"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ni hammett ni même chandler n'ont connu le hollywood de la grande époque comme l'illustre scénariste de scarface, notorious et autres gilda : ben hecht (1894-1964).
à la faveur d'une intrigue policière supérieurement construite et digne d'un ellery queen, ben hecht trace de la mecque du cinéma aux derniers temps de sa splendeur, un portrait hilarant et néanmoins plein de vérité. comme un père lucide à l'égard de son fils prodigue et gâté, il en dénonce et en moque les travers, mais ne peut se retenir d'avoir une affection amusée pour ce royaume du faux-semblant, de l'incongru et de l'absurde.
Je hais les acteurs n'est pas un roman à clé, mais quel est le producteur d'hollywood de naguère qui ne ressemble pas un peu à jérôme b. cobb, le génie surmené, maître des destinées des studios empire ? quel est l'agent qui, semblable à orlando higgens, n'en vient pas parfois à détester ses clients les acteurs ? à l'instar du mystérieux assassin de je hais les acteurs, ben hecht a pu rêver - quoique par des moyens moins radicaux - de faire du cinéma quelque chose que ne régissent pas seulement la folie, l'incompétence et le box-office.
Dans la babylone du rêve et des fantasmes, son palmarès montre qu'il a réussi dans sa noble tâche et ce roman, dans son exubérance, n'en sonne pas moins comme une sorte de manifeste.
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