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Vers la fin du VIIe siècle av. J.-C., ou au début du VIe, Israël se met à construire son histoire. On rassemble des traditions éparses, on réinterprète le passé proche et lointain, on délimite les époques et, surtout, on en fixe le point de départ : c'est Moïse qui devient le "patron" de cette histoire, et c'est la loi de Moïse qui en fournit la clef d'interprétation. De ce projet émerge une oeuvre historiographique d'envergure qui part du discours de Moïse dans les plaines de Moab et qui aboutit au récit de la destruction de Jérusalem en 587, avec ses corollaires que sont la fin du royaume de Juda et la déportation d'une partie de ses habitants.
C'est en 1943 que Martin Noth, le premier, a reconnu, derrière les livres qui s'étendent de Deutéronome aux Rois, les contours de cette grande oeuvre littéraire que l'on désigne depuis lors comme "l'historiographie deutéronomiste". Au cours des vingt dernières années, le débat s'est à nouveau enflammé autour de la thèse de Martin Noth. L'entreprise historiographique reçoit-elle son impulsion première sous le règne de Josias dans les années 620, ou ne prend-elle son envoi qu'après la catastrophe de 587 ? Selon la réponse que l'on apporte à cette question, c'est l'interprétation de l'histoire biblique tout entière qui risque de basculer, s'agit-il "d'histoire officielle" ou d'histoire d'opposition ? De propagande ou de théodicée ? Après avoir procédé, en 1989, à une large mise à jour de l'état des recherches sur le Pentateuque (Le Pentateuque en question, Labor et Fides, 2e édition 1991), les éditeurs du présent volume ont voulu fournir un instrument de travail analogue pour cet autre grand ensemble littéraire biblique qu'est l'historiographie deutéronomiste.
Il s'agissait non seulement de présenter l'histoire de la recherche et de donner la parole aux tenants des différents courants en présence, mais aussi d'amorcer une réflexion sur la place des livres historiques bibliques dans le cadre de l'historiographie antique. Ils ont fait appel pour cela à quelques uns des meilleurs spécialistes de la question, venus de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Irlande, des Etats-Unis, d'Israël et de Suisse.
Le débat, issu d'un séminaire de 3e cycle organisé en 1995 par les Facultés de théologie francophones de Suisse, est passionné et passionnant.
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