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Isigny-le-Buat (Manche), Trente Années de Ruralité Volontaire Isigny-le-Buat était le nom d'une mini-commune (235 hab.) et d'un petit canton (3000 hab.), localisés dans le sud du département de la Manche, en Basse-Normandie. Dans les années 1960/70, l'avenir de cette zone agricole était dès plus sombre. Mais une « révolution » va se produire. Le maire d'Isigny-le-Buat va décider d'appliquer une loi votée le 16 juillet 1971, loi qui favorise la fusion des communes. Les dix communes du canton vont fusionner en 1972. Naquit la commune-canton d'Isigny-le-Buat. En bref, une commune au lieu de 10 et un budget à la place de 10. Cette loi a une intelligence sociétale : elle respecte l'histoire, le nom de chacune des communes constituantes se retrouve dans le quotidien (annuaire du téléphone, cartes routières), et respecte aussi le goût séculaire des ruraux pour un senstiment de proximité: il y a un maire délégué (officier d'état civil et de police judiciaire) dans chacune des communes d'origine pour assurer ce lien entre les habitants.Le 1er maire de cette commune-canton, Bernard Pinel, va avoir un rôle majeur en mettant le développement économique au centre de ses activités municipales. Au cours des 30 annés de ses mandats, de nombreuses entreprises vont s'implanter à Isigny et 792 emplois être créés, avec, en cascade, constructions de maisons pour les familles, implantations d'écoles et d'un collège pour les enfants, créations de commerces et même implantation d'un médecin. On ne peut écarter une relation de cause à effet entre la modification institutionnelle locale, la volonté des élus de développer l'économie et le développement d'une vie sociale de qualité. Symbole fort de ce développement, il y a quelque temps, on a inauguré l'agrandissement de l'école maternelle, événement rare pour ne pas dire rarissime dans un monde rural qui se vide de ses jeunes. Pourquoi cette loi, ne fut-elle pas appliquée ailleurs en France ? Assez tristement, on peut observer que l'intérêt général a été sacrifié au bénéfice d'intérêts particuliers : les maires locaux voulant conserver le peu restant de leur notabilité mais aussi leurs indemnités d'élus, les députés parce que ces maires locaux sont des relais électoraux et les sénateurs parce que ces maires locaux sont leurs électeurs. Ne changeons rien même si le coût à payer est la mort du monde rural.
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