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Quand Bonaparte passe au doigt de Joséphine un anneau d'or dans lequel il a fait graver «Au destin», il entend que celle-ci soit associée à sa fabuleuse trajectoire. Cette destinée trouvera son acmé à Notre-Dame, lors du double sacre et couronnement. Dans le tumulte de l'Épopée impériale, au sein d'une monarchie-spectacle comme la France en connut peu, Napoléon et Joséphine ne cessèrent de s'aimer, de se comprendre, de s'épauler. Leur divorce, pour raison d'État, en décembre 1809, les affligea mais n'entama ni leur complicité ni leur affection. Il la regretta jusqu'au bout. «C'est la femme que j'ai le plus aimée. [...] Elle était l'art et les grâces...» disait-il souvent à Sainte-Hélène. Sans Joséphine, Napoléon ne serait pas tout à fait Napoléon. Initiatrice qui lui révèle l'amour, restauratrice du goût au sortir de la Révolution, elle fut une souveraine accomplie dont l'élégance, la bienveillance et l'urbanité la firent aimer des Français, comme la plus marquante de leurs trois impératrices. Qui fut Joséphine ? Françoise Wagener a voulu la délivrer des clichés, lui rendre son vrai visage, par-delà la fascination ou l'agacement que sa haute position n'a pas manqué de susciter. Femme du XVIIIe siècle dont le code de conduite et les valeurs aristocratiques ne se démentent jamais, femme normale aux prises avec une circonstance exceptionnelle, «une vraie femme», comme le dit Napoléon. Et qui rehausse le règne.
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