"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Ils dorment. Ils sont là, près de moi. Clémence, ma femme, mon aimée. Pierre et Pauline, la chair de ma chair. Ils dorment. Rien. Aucune émotion. Le silence.
Ils dorment. Et le jour va bientôt se lever. Je suis assis par terre, adossé au mur. Le plafonnier de l'entrée est allumé. Il trouble l'obscurité. Tout est figé. Et peut-être si je regagnais la chambre, tout recommencerait là où tout s'est arrêté. Rien n'aurait changé. Je me glisserais dans le lit, à côté de Clémence. Je plongerais dans le sommeil. Et demain, dans quelques heures, je descendrais dans la cuisine boire un café fort, les enfants passeraient rapidement avaler une tartine en restant debout, expédiant ainsi leur petit-déjeuner. Ils récupéreraient leurs affaires et se dirigeraient vers la porte. Clémence boirait encore une gorgée de thé, reposerait sa tasse sur la table, attraperait son sac. Je file. À ce soir, mon chéri.
C'était peut-être ça le bonheur.
Ils dorment. Ils dorment pour toujours. Ils n'ont pas souffert. »
Dans ce roman, un homme se raconte. Mais par n'importe quel homme : celui qui vient de tuer sa femme et ses deux enfants.
Le narrateur va donc, pendant tout le roman, exposer le cheminement qui l'a conduit à cette atrocité.
L'auteure a éviter le voyeurisme et le meurtre est évoqué de manière succincte, l'essentiel du texte étant dans la façon dont le personnage se construit, dans une écriture efficace et précise.
Un roman noir qui nous permet de comprendre comment cet homme a pou en arriver à l'impensable.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ce roman et l'écriture de Carine Marret.
Bluffant !
Au cours de ma lecture de Ils dorment, lecture qui me permet de découvrir l’écriture de Carine Marret, beaucoup de sentiments contradictoires m’ont traversé.
Quel cynisme ! C’est ce que j’ai pensé le plus souvent en découvrant qui est réellement cet homme qui raconte, qui se raconte. D’emblée, pas de mystère. J’apprends que le titre de ce roman, Ils dorment, parle de Clémence, l’épouse, de Pierre (16 ans) et Pauline (13 ans), leurs enfants. Leur père vient de les tuer ! Pourquoi ? Comment ? J’ai envie de savoir et la lecture devient aussitôt addictive.
Carine Marret rédige de manière efficace, précise, même si je trouve cela un peu ronronnant au milieu du livre. Je veux savoir. Les dialogues sont présentés tout à la suite, pas d’alinéas, pas de tiret mais je sais aussitôt qui s’exprime.
Quelle ambiance dans ce couple que l’autrice analyse au travers de remarques très pertinentes des sentiments amoureux au début d’une relation entre deux adultes ayant déjà du vécu !
Le mal-être, l’incompréhension, un souci constant de paraître, tout cela cause des dégâts psychologiques irréparables chez cet homme dont l’autrice brosse un portrait des plus précis, vite nauséabond.
Alors, j’ai suivi son parcours grâce aux retours en arrière tentant d’expliquer l’inexplicable quand on a tout pour réussir.
Carine Marret dépeint avec talent l’histoire de l’homme et de sa famille même si j’ai un peu de peine à croire ces histoires de créatrice de parfum pour Clémence, la belle et tendre épouse mais, pourquoi pas ?
Il est vrai que nous sommes à Versailles dans un univers bourgeois que j’ai du mal à intégrer. L’argent peut abonder puis manquer soudainement mais il y a toujours une solution grâce aux amis ou… aux magouilles.
Pourquoi cet homme qui mène une double vie en arrive à tuer les trois êtres qui lui sont les plus chers ? Pour qu’ils ne souffrent plus ? Impossible à admettre même si c’est plutôt pour que lui arrête de souffrir.
S’il est un mari et un père, il est tellement imbu de sa personne, d’un égoïsme irraisonné qu’il est capable de supprimer épouse et enfants dans leur sommeil, de tout régler comme sur papier à musique…
Il fallait à l’autrice un ressenti, un passif à régler vis-à-vis de l’engeance masculine ou tout simplement une idée à développer et un mystère à expliquer. Elle l’a fait avec talent et je remercie Lecteurs.com et les éditions du Cerf qui m’ont fait une bonne surprise en m’adressant ce roman que je n’aurais jamais lu sans cette sympathique attention.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/09/carine-marret-ils-dorment.html
Dans chaque histoire tout est toujours une question de point de vue. Et lorsqu'il s'agit d'un fait divers, on épouse volontiers celui des victimes et de leur famille - jamais celle de l'assassin.
Avec "Ils dorment" Carine Marret nous propose de combler cette lacune. Ainsi, dès le début du roman on épouse le point de vue d'un mari qui vient de tuer femme et enfants et se préparent à dissimuler leurs corps avant de prendre la fuite.
Comment cet homme a-t-il pu en arriver à de telles extrémités ?
Qu'est ce qui peut venir expliquer l'impensable ?
A travers ce roman à la première personne, on partage les pensées et les souvenirs du personnage dans un style très impersonnel pour rendre au mieux la froideur et le désintérêt du personnage. Un récit glaçant et noir qui nous permet de vivre de l'intérieur une scène macabre qui dépersonnalise complètement les victimes.
Merci à lecteurs.com de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Je remercie lecteurs.com et les éditions Cerf pour cette surprise.
Nous savons dès le début de notre lecture que dormir signifie mort. Il les a tués, Clémence, sa femme, Pierre et Pauline ses enfants. Il repasse sa vie en détruisant photos, portables, micros. En envoyant des messages pour éloigner amis et connaissances qui s'inquièteront.
Il a fait connaissance de Clémence et a juré qu'elle lui appartiendrait. Non pas d'amour : un trophée. Et puis mariage, enfants mais là encore il n'y a que lui. Il promet, ment, dirige, impose. Il l'avoue, il ne les a pas aimés.
Il a une très haute opinion de lui-même, le reste est dérisoire.
Il veut être libre alors il les a endormis pour toujours. Aucun regret, ils n'ont pas souffert n'est-ce pas, ils dorment .
Roman très juste , découpage d'un esprit dérangé qui nous évoque un célèbre fait divers.
Un grand merci à Lecteurs.com et aux éditions Cerf pour l'envoi surprise de ce roman.L'ombre de Xavier Dupont de Ligonnes plane sur ce livre."Je" a tué sa femme Clémence et Pierre et Pauline ses enfants. Il raconte d'une écriture sobre,précise. Egocentrique, narcissique, ce personnage détestable plombe la lecture:minable et jaloux!Et le lecteur sait depuis les premières pages que c'est lui qui va prendre un nouveau départ. On pénètre avec dégoût dans les arcanes de son cerveau.
"Ma seule force est de me cacher.Mon seul refuge.Tout cacher. Toujours."
"Nier.Toujours nier...Ne jamais admettre ma duplicité,mes manigances,mes manquements."
Très bien écrit,ce roman se laisse lire malgré le personnage odieux.
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