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Au travail, on le surnomme « l'ancêtre » ou « l'ours », peu importe, pourvu qu'on lui concède sa vie de solitude sur les routes. Il est VRP en papier peint depuis quarante ans. Un jour, sa hiérarchie souhaite qu'il vende aussi des canapés. Quand il songe au temps qu'il a fallu à l'espèce humaine pour apprendre à se tenir debout, il juge cette évolution déshonorante. D'où lui vient une telle idée ? Peut-être de la correspondance de Rimbaud qui l'accompagne toujours en chemin. C'est une toute jeune diplômée d'une école de commerce. Elle vient d'être nommée à la tête de l'équipe de ventes. Un salaire inespéré lui a permis d'acheter à crédit un appartement trop grand pour elle, dont une pièce reste obstinément vide. Y installera-t-elle un canapé ? Sa première mission est claire : licencier l'ancêtre sans délais. Un affrontement s'annonce. Mais l'être humain trouve parfois d'étonnantes ressources pour braver la logique d'entreprise...
Deux personnages, dans ce roman, sont centraux : il y a d’abord « l’ancêtre » surnommé ainsi par ses pairs en raison de son ancienneté dans le métier .Il est VRP en papiers peints depuis plusieurs décennies …Un crime, aux yeux des dirigeants de son entreprise qui veulent le faire licencier car il refuse de vendre, en sus des papiers peints, des canapés.
Une toute jeune femme , surnommée dans le roman « la petite sportive» est chargée par les dirigeants de faire licencier « l’ancêtre » .cette jeune femme, archétype du cadre dynamique aux dents qui rayent le parquet , peu regardante sur les méthodes au service de son ambition , arriviste, cynique, s’investissant au-delà du raisonnable dans son travail , est chargée de cette basse besogne .
La forme de narration du récit est originale : les paragraphes, dont les phrases de début sont souvent rédigées à la deuxième personne du singulier ou du pluriel, donnent au roman un côté décalé, en retrait de la vie de ses personnages. On y découvre, par la confrontation de ces deux individus et au-delà d’eux, deux conceptions du monde : celle que l’on veut nous imposer dans le monde du travail, dont l’absurdité et la cruauté sont admirablement décrites par l’auteur, et une autre vision, réconciliant la culture, au sens large, et l’homme au travail.
« L’ancêtre « éprouve ainsi une similitude entre certains aspects de sa profession et celle de Rimbaud, voyageur de commerce, poète qu’il admire et qui l’inspire jusque dans l’accomplissement de son métier…
Ce que nous dit Thierry Beinstingel, avec une grande force de conviction qui emporte notre adhésion de lecteur, c’est que l’être humain se mutile, s’appauvrit, se suicide s’il se coupe de la culture ,qui n’est pas un ornement inutile mais une composante essentielle de nos vies d’hommes .
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 3 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 6 jours
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