On ne regarde donc comme merveilleux que ce qui contrarie les lois connues de la nature, ou que ce qui s'en éloigne au point qu'il ne paraît pas possible de l'y ramener.
Cet extrait de l'Avertissement de Joseph-Aignan Sigaud de Lafond à la deuxième édition de son Dictionnaire des merveilles de la nature (3 vol., 1802) a inspiré le choix des entrées pour la réédition partielle de cette somme.
Plus de 200 ans après sa parution, nous proposons une mini-collection soignée déclinée en 2 volets : Hommes extraordinaires et Maladies extraordinaires dans un premier temps ; Monstres, De naissance à mort, De quelques bizarreries dans un second.
Joseph-Aignan Sigaud de Lafond (1730-1810) est un savant méconnu qui, comme souvent les lettrés du XVIII e siècle, a touché un peu à tout dans le domaine scientifique. Se consacrant essentiellement à la recherche en physique et chimie, il publia de nombreux ouvrages, parmi lesquels cet extraordinaire Dictionnaire des Merveilles de la nature, compilation de faits et d'observations qui rend compte de l'état des sciences à l'orée du XIX e siècle.
Légendes, faits douteux, explications extravagantes colorent encore l'investigation scientifique, qui se confronte ici à l'extraordinaire, aux aberrations, dérèglements, exceptions, dans les domaines de la médecine, de la physique, de la vie animale, du climat...
Le lecteur d'aujourd'hui sera peut-être quelque peu dérouté par l'accumulation des observations rapportées.
Si l'auteur semble parfois n'avoir fait que mettre bout à bout les cas rapportés, leur répétition et le détail des descriptions nous ont paru propres à peindre l'état de la société et des sciences de l'époque, mais aussi, au-delà les beautés de la langue elle-même : dans le cours souple du discours font irruption de merveilleux éclats, plus purs ici et inattendus que dans quelque ouvrage de littérature morale ou philosophique plus célèbre.
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