Des photos retrouvées dans une boîte en fer que mon père m'avait transmise évoquaient les campagnes de pêche à Terre-Neuve de mon arrière grand-père, la guerre de quatorze, le front populaire, les turbulences de mai 1968. Dans la quiétude Tourangelle, je me surprenais à déambuler dans les dédales de ma saga familiale. Sans mélancolie, des années insouciantes de ma jeunesse, je faisais partie comme beaucoup d'entre nous d'une génération de citoyens cabossés par notre histoire contemporaine qui s'était convertie par obligation pour le meilleur et pour le pire au libéralisme économique et se préparait à construire de nouveaux horizons. Le goût pour nos intellectuels médiatiques sur la spéculation culturelle, artistique ou financière qui n'hésitaient pas à taxer le peuple de tentations poujadistes, populistes, voire fascistes pour avoir oser déclarer que la réalité existait et qu'il convenait de la prendre en compte. Dans l'univers médiatique contemporain, le déni de réalité mis en oeuvre n'était rien d'autre que l'aboutissement de l'idéologie libérale.
Que penser de la liberté d'expression, si ce n'est qu'une liberté virtuelle quand les moyens de l'expression publique sont centralisés par une élite politico-médiatique ? Le système de la liberté de penser, de l'abrutissement de la télévision de masse à l'alphabétisation des enfants par la destruction de l'école confisquait les éléments critiques pour étayer un jugement. Qu'importe les thuriféraires de la république qui associaient les principes d'égalité et de liberté, le phénomène de déconstruction de la famille, de la culture, du patrimoine, de la nation et de la langue, auxquels on assistait impuissant n'était plus supportable et compatible avec la vie démocratique afin de mieux vivre ensemble.
Le peuple devra dorénavant regagner sa souveraineté contre l'oligarchie régnante qui fondait sa légitimité du pouvoir des arcanes européennes. Non, la liberté du peuple ne pouvait être confisquée au profit d'un parti ou d'une idéologie réduisant le bien commun à des choix partisans. Contre la dérive européenne actuelle la
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