"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Depuis quelques années, derrière les bruits de la ville, à condition de bien se concentrer, on pouvait entendre, de jour comme de nuit, certains bruits qui ne trompaient pas : craquements d'une mâchoire à l'oeuvre, succion d'une bouche qui avale, flatulences d'une digestion demandant grâce... À l'évidence, dans notre pays, quelqu'un mangeait. Oui, quelqu'un dévorait même, sans répit, ni repos. Et personne ne semblait s'en émouvoir ! Il aurait pourtant suffi de jeter un coup d'oeil dans les poubelles : on y aurait vu les reliefs de ce repas perpétuel : ici, le souvenir d'une radio, jadis indépendante ; là, les restes d'une maison d'édition légendaire.Les bruits se rapprochant, votre narrateur décida de mener l'enquête. Quel était donc cet ogre revenu du fond des âges pour se repaître du royaume de France ?»
Quand un académicien sans peur, écrit un conte pour dénoncer les agissements d’un certain homme d’affaires très connu, cela donne ce roman drôle et acide.
Erik Orsenna nous livre ici sa vision de cet homme, depuis son enfance bretonne, jusqu’à la fin de sa vie, depuis ses cabanes en Bretagne jusqu’à la Villa Montmorency, prêt à tout avaler .
Il nous parle de ce petit garçon qui déjà ressemblait à un ogre, de sa vie d’homme et nous dévoile les calculs qui lui ont permis de dévorer toutes les entreprises qui se sont trouvées sur son chemin.
Il nous dresse le portrait d’un industriel aussi puissant que susceptible, sans jamais citer son nom, ni celui de ses proches collaborateurs…Mais vous les reconnaitrez aisément !
C’est drôle, osé, percutant, politiquement incorrect, et raconté comme un conte pour adultes. J’ai adoré ce ton irrévérencieux, et ironique, plein d’humour et de lucidité, j’ai adoré la plume académicienne de monsieur Orsenna qui a su m’intéresser, me faire rire et m’effrayer en me parlant d’économie.
Un gros coup de cœur pour cette fable contemporaine dont la morale serait : la grosseur n'est pas la grandeur, que créer n'est pas accumuler, ni entreprendre avaler.
Sans vin, l'or est beau
Retrouvez ma chronique complète et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant :
https://www.aikadeliredelire.com/2023/05/lu-et-approuve-histoire-dun-ogre-derik.html?m=1
De mémoire, tout le monde sait que les ogres sont des géants à l'aspect effrayant se nourrissant de chair humaine. Ce que tout le monde espère toujours, c'est que ce derniers n'existent que dans les contes de fées racontés pour effrayer les enfants pas sages...
Et pourtant, dans cette Histoire vraie, il nous est proposé de faire la connaissance de l'un d'entre eux, réel, vivant et omniprésent de notre paysage industriel, médiatique et peut-être bientôt politique?
Riche de préceptes pour les néophytes en finances, comme moi, avec la pédagogie qu'on lui connait, le Narrateur, fidèle à sa vocation d'ancien Professeur d'économie, nous éclaire de son savoir. De même, il n'hésite pas à papillonner de part et d'autre de sa propre ligne narrative, tantôt côté personnage, tantôt côté lectrice, lecteur.
Moins virulent qu'un pamphlet, moins expéditif qu'une chronique, Histoire d'un ogre, à l'instar de Gargantua de Rabelais au XVIe siècle est un roman satirique dont le but est surtout de démontrer l'emprise de l'Ogre sur notre société laquelle devrait s'inquiéter de savoir "Que restera-t-il quand il aura tout dévoré?".
Plus que l'histoire proprement dite, c'est-à-dire le portrait du personnage et la critique du capitalisme, c'est la dimension littéraire qui m'a plu. La qualité d'écriture, la richesse des figures de style et l'indéniable talent de conteur de l'Académicien.
Ce livre s'inscrit dans le cadre des actualités incandescentes de ces dernier mois.
Bonus: Si vous êtes du genre, quelques confidences et mises en lumière de certaines affaires (pas toutes quand même) vous y attendent.
Bonus bis: le Narrateur vous livre sans compter tous ses bons plans restaurants, psychologues, j'en passe et des meilleures. Si vous êtes à la recherche de recommandations amicales.
+ À lire si vous êtes passionné(e) de propos savants et curieuse ou curieux de faire la connaissance de notre Ogre invisible mais vivace et vorace. Cette curiosité-là vous ouvrira les yeux et vous tendrez mieux l'oreille.
- S'abstenir si vous êtes insensible au genre littéraire en général et aux contes en particulier. Je veux dire par là que vous pouvez exactement retrouver l'équivalent informatif du contenu de ce livre à travers les actualités.
Sitôt lue la quatrième de couverture de ce nouvel opus d'Erik Orsenna, sitôt glissé dans ma liseuse. J'avais apprécié sa bio de Pasteur, et je me régalais d'avance à la lecture de celle de Vincent Bolloré !
Mais si la première partie fut conforme à les attentes, avec en prime des détails croustillants - les confidences d'une vieille dame - auxquels je ne m'attendait pas _ la suite fut pour le moins soporifique et éloignée du sujet !
On comprend que l'auteur n'aime pas l'ogre, ni sa voracité ni son appétit insatiable pour ce qu'il ne possède pas, mais surtout il ne supporte pas que cet ogre après l'audiovisuel s'en prenne à l'édition.
Pour montrer toute la vilenie du personnage, l'auteur devient voyeur !
Et là ... je n'ai pas compris l'usage de cet artifice alors que l'essai était bien engagé !
Trop de rancœur tue le propos
Ce fut le cas ici et bien dommage ...
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