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Né du ciel et des dieux, le Tibet survit à peine au milieu de ses cendres. Il y a plus de mille ans, ses empereurs clamaient haut et fort leur suprématie au coeur de l'Asie, guerroyant tour à tour contre les Turcs, les Mongols et les Chinois ou s'alliant avec eux. Puis le bouddhisme s'installa peu à peu sur le haut plateau où les monastères remplacèrent les forteresses. Ses saints et ses ermites furent vénérés des empereurs mongols et chinois qui apportaient leur protection au pays. Mais sur le Toit du Monde, pouvoir politique et pouvoir religieux étaient depuis toujours inséparables, et les ordres religieux, qui constituaient de véritables seigneureries, s'affrontèrent. De ces longues luttes d'influence la lignée des Guélougpa, fondée au XIVe siècle par Tsongkhapa, sortit victorieuse. C'est en son sein que furent choisis les premiers Dalais Lamas, " Océans de sagesse ", appelés à diriger le pays.
Le cinquième Dalai Lama, au XVIIe siècle, se révèle être un véritable chef d'Etat et fait entrer le Tibet dans une ère nouvelle. Ses successeurs ne peuvent cependant maintenir l'unité du pays, qui devient un protectorat de l'empire chinois. Bientôt, la Grande-Bretagne et la Russie convoitent la demeure du Lion des neiges. Profitant de leurs rivalités, le treizième Dalai Lama s'efforce tant bien que mal d'affirmer l'indépendance du Tibet et de l'ouvrir au monde moderne. Dans son dernier message public, en 1933, il annonçait: " Les monastères seront détruits. Tous les esprits seront immergés dans la souffrance et la nuit sera longue et obscure. " Moins de vingt ans plus tard, les troupes de la Chine communiste déferlaient sur le Toit du Monde. Aujourd'hui, deux Tibet tentent de survivre: celui de la Région autonome, dont l'identité semble disparaître, et celui de l'exil, animé par le quatorzième Dalai Lama.
Laurent Deshayes, traducteur de tibétain, a publié des travaux sur les lignées religieuses du bouddhisme de rite tibétain ainsi que sur les chants des mystiques. Il est par ailleurs professeur d'histoire au lycée Saint-Joseph de Sarlat.
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