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Fondé en 1959 après le retour au pouvoir des gaullistes et en pleine guerre d'Algérie, le Service d'action civique a défrayé la chronique judiciaire jusqu'à sa dissolution en 1982, après la sanglante tuerie d'Auriol. Son nom a été associé aux grands scandales des vingt premières années de la Ve République.
Certes le SAC, fondé par Paul Comiti, Pierre Debizet et Charles Pasqua, avait de quoi nourrir tous les fantasmes. Dirigée à distance par le mystérieux et puissant Jacques Foccart, abritant des malfrats jouissant d'une étonnante impunité policière et judiciaire, fonctionnant dans l'opacité la plus totale, cette organisation paramilitaire alimentait bien des rumeurs.
Vingt ans après la dissolution du SAC, il est temps de faire la lumière sur cette légende noire. Première étude fondée sur l'exploitation de sources ouvertes (le dossier de presse, les périodiques du SAC, le rapport de la commission parlementaire de 1982...) Le SAC permet de redéfinir la véritable nature de cette formation : structure politique à part entière, le SAC constitua la principale force militante du gaullisme jusqu'à la création du RPR en 1977. Véritable machine à gagner les élections, îlot de résistance en cas de coup dur, cette organisation de la fidélité entretenait avec le Général un rapport exclusif. Avec en contrepartie, une dimension de violence, une logique de compagnonnage et un souci d'efficacité qui tirent leurs origines des premiers temps du gaullisme, celui de la Résistance et du RPF anticommuniste de la Guerre froide. .
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