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Lorsqu'on demande à un chrétien évangélique américain s'il a entendu parler de Jonathan Edwards, on reçoit presque invariablement une réponse enthousiaste : c'était un grand génie théologique d'autrefois. Il ne faut par contre pas insister, en cherchant à savoir ce que Jonathan Edwards a découvert, ou en quoi il a révolutionné la théologie ; personne ne le sait, parce que ses écrits sont trop profonds pour être compris. Espérons que cette réédition numérique d'un de ses ouvrages, traduit au 19e s. par la société des livres religieux de Toulouse, tordra le cou à ce cliché, repris parfois sans réflexion par des évangéliques français : Jonathan Edwards (1703-1758) n'a pas été un génie, mais un très bon auteur puritain qui nous a laissé des documents intéressants, notamment sur le premier grand réveil religieux américain. Sa théologie reste tout-à-fait classique pour son temps ; ici il dresse une magnifique fresque de l'exécution du plan divin pour le rachat de l'humanité, débutant dès la chute dans le jardin d'Eden, et s'achevant dans la Jérusalem céleste, à la consommation des siècles. La partie eschatologique n'est évidemment pas discutée, puisqu'il s'agit d'un tableau, donné comme tel : le lecteur en retirera une impression saisissante de la majesté et de la bonté divines, rendues manifestes par l'admirable constance, sagesse et amour avec lesquels Dieu a poursuivi son plan de salut tout au long de l'Histoire. Nous avons rajouté en tête la petite préface que Jonathan Edwards Junior (1745-1801) avait placée dans l'édition anglaise de l'oeuvre posthume de son père.
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