Quand elle devient française, en 1860, la Savoie est un des plus vieux États d'Europe.
Patiemment né des décombres de l'empire carolingien, il existe pendant tout le Moyen Âge, survit aux guerres et aux crises d'où sortent les Temps Modernes, et il parvient presque miraculeusement - à survivre encore aux guerres qui, aux XVIe et XVIIe siècles, finissent par donner naissance aux grands États du continent. Destin singulier que celui de la Maison de Savoie, née à la tête d'un petit comté, dans les vallées et sur les cols des Alpes, et qui a fini par régner sur l'ensemble de l'Italie.
Quelques-uns des chefs de cette Maison ont mérité leur place au nombre des plus illustres souverains du vieux continent : Humbert aux Blanches-Mains, fondateur de la lignée, le Comte Vert, le Comte Rouge, Amédée VIII, duc et pape, Victor-Amédée II, roi de Sardaigne, Victor-Emmanuel, artisan de l'unité italienne. C'est leur histoire que raconte ce livre, mais, par-dessus tout, c'est celle de la Savoie elle-même, de ses habitants : ils ont l'enviable privilège de passer leur existence dans un décor radieux, admiré par Jean-Jacques Rousseau comme par saint François de Sales, où les grands lacs le disputent en beauté à la majesté des plus hauts sommets.
Son passé permet de comprendre comment la Savoie, aux privilèges d'une histoire riche et d'une nature lumineuse, ajoute, aujourd'hui, celui d'une admirable prospérité.
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