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Construit entre 1858 et 1860, le pont ferroviaire de Bordeaux, appelé la « passerelle Eiffel », fut l'un des plus grands ponts métalliques de son temps. Ses imposantes dimensions (509 mètres) et sa technique de construction pionnière, constituent un record pour ce type de structure à l'époque.
La passerelle est surtout célèbre pour avoir été le théâtre des premiers exploits de Gustave Eiffel. Par un heureux concours de circonstance, le jeune ingénieur, âgé seulement de 26 ans, fut recruté en 1856, peu de temps après sa sortie de l'École Centrale, afin de mettre au point les plans d'exécution d'après les dessins des ingénieurs de la Compagnie des chemins de fer du Midi, l'ingénieur Stanislas de la Roche-Tolay, assisté de Paul Regnault. Sous le Second Empire, lancer un pont droit en tôle riveté au-dessus d'un fleuve aussi tumultueux que la Garonne était un véritable défi.
Chargé d'en diriger le chantier, Eiffel vint s'installer à Bordeaux de 1858 à 1862. En tant que chef de chantier, il apporta plusieurs innovations comme le rivetage des poutres à treillis (permettant une plus grande résistance aux vibrations) et se distingua surtout au moment des fondations, en maîtrisant le fonçage des piles à l'air comprimé. Après 26 mois de chantier, le pont de Bordeaux fut inauguré le 8 juillet 1860. Il fut pour Gustave Eiffel l'élément fondateur de sa carrière internationale.
Grâce à la correspondance que le jeune homme entretenait avec sa famille et en s'appuyant sur plusieurs documents d'archive, le livre retrace point par point ses exploits bordelais. Il évoque ses autres chantiers en Aquitaine dont le spectaculaire pont de Cubzac. Il resitue également la passerelle dans le contexte de l'architecture des ponts métalliques du XIXe siècle.
Enfin, l'épilogue de cette grande aventure est retracé par Myriam Larnaudie-Eiffel, l'arrière-petite fille d'Eiffel. Détourné de son usage initial, le pont ferroviaire fut menacé de destruction, amputé de sa passerelle (1981), puis de ses rampes d'accès (2008). Heureusement, sa protection au titre des Monuments Historiques (2010) le met définitivement à l'abri de toute destruction, en relançant la question de son projet de réhabilitation.
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