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Antoine Charif Sfeir, jeune juriste d'origine libanaise, revient aux origines du liban moderne et de son fameux confessionnalisme qui fait de ce petit Etat une des grandes curiosités politiques contemporaines. Condition indispensable au maintien d'un équilibre communautaire pour les uns, il représente le principal obstacle à l'émergence d'une véritable citoyenneté commune pour les autres. Ce principe fondateur de la République libanaise est désormais ancré dans l'inconscient collectif comme s'il avait toujours été et devait toujours être.
Pourtant, ce n'est qu'au tournant du XVIIIème siècle qu'apparaissent les premiers signes de cette polarisation religieuse. Un phénomène qui ne cessera de s'accentuer dans les décennies suivantes au gré des bouleversements politiques et économiques, des évolutions démographiques et des ingérences européennes dans les affaires d'un pouvoir ottoman en plein doute. Une longue période de troubles qui culminera en 1860 avec les pires massacres interconfessionnels que l'Empire ait connu jusqu'alors. Un traumatisme au lendemain duquel s'imposa le principe, toujours en vigueur, d'une répartition proportionnelle du pouvoir entre les communautés en fonction du poids démographique de chacune d'elles.
C'est en plongeant ainsi, de 1711 à 1864, aux origines de ce système confessionnel, que l'on peut espérer dépasser un jour les divisions qui minent aujourd'hui tragiquement la société libanaise et l'ensemble du Moyen-Orient.
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