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Un essai dans lequel, au je de Gainsbourg assumé par Audrey Tordelli, répond le vous du psychanalyste Joseph Agostini. Quand il meurt, nu, dans son appartement de la rue de Verneuil le 2 mars 1991, Serge Gainsbourg semble s'être dépouillé de tous ses artifices, de tout ce qui fit Gainsbourg et Gainsbarre, le peintre fou de surréalisme et l'auteur scandaleux de la chanson française, l'amoureux transi et l'obsédé du sexe. Que pense vraiment Serge de son enfance? De sa rupture avec BB? Des multiples polémiques dont ses oeuvres ont été l'objet? Une promenade freudienne à travers les mots d'esprit d'un serial rockeur à tête de chou, foetus ivre de Chopin, être fascinant, qui a toujours tangué entre la beauté des désastres et le goût de l'infini.
Un livre de 140 pages dont on ne fait qu’une bouchée. Ecrit par Audrey Tordelli sous le forme d’un essai à la première personne, un « je » qui aura pour réponse le « vous » du psychanalyste Joseph Agostini. Ainsi une première partie est dédiée au « Je » où l’on reprend chronologiquement les faits qui ont marqué la carrière du grand Serge. C’est bien tenté quoi que cela manque un peu de profondeur mais pour qui découvre le personnage multiple de Gainsbourg et Gainsbarre c’est déjà beaucoup d’informations sur son enfance et la façon dont à débuter sa passion pour la musique alors qu’il renonçait à sa passion pour la peinture. Le rapport à la mère et au père est bien construit et avec l’aide de la seconde partie plus analytique, on découvre une autre facette du personnage et le pourquoi de ses addictions. Tout au long du récit on retrouve quelques strophes de ses chansons les plus célèbres et j’ai beaucoup aimé l’interprétation qui en était faite. Cette façon de relier les fils de sa vie avec ce qu’il écrivait, c’était captivant. Une vie bien remplie même si elle démarre sur le tard avec un déclic donné par Boris Vian. Une période : les yéyés, qui ne lui correspondait pas vraiment mais qui l’a aidé en faisant de ses chansons des succès, on pense bien entendu à ses interprètes féminines comme France Gall, Françoise Hardy, Brigitte Bardot ou encore Jane Birkin qui sera sa femme et qui ont contribué à son succès dès les années 1965. Cet homme qui a tant souffert de son physique ingrat aura quand même trouvé de la satisfaction à côtoyer et aimer les plus belles femmes du monde. Un auteur au profil marqué par ses multiples scandales, ses amours débridées et ses addictions aux drogues à l’alcool, au tabac et au sexe. De quoi usé un corps prématurément et nous donner des paroles et des mélodies de génies qui accompagnent toujours les français. Bonne lecture.
Des trois livres découverts chez les éditions Envolume, "Gainsbourg sur le divan" est mon préféré! Alors qu'en lisant la quatrième de couverture, il ne partait pas pour être premier...
Je n'avais pas encore 1 an quand Gainsbourg a quitté ce monde. Et pour autant, il a toujours été présent dans mon univers musical, que ce soit à la radio, ou dans les cd que j'emprunté à la médiathèque étant petite.
Je n'ai de ce fait que peu prêté attention à ses frasques, me contentant d'apprécié sa musique.
Ce livre écrit à deux mains, m'a permis de connaître Gainsbourg et de mieux comprendre certaines musiques. Il est certain que c'est un bouquin qui restera gravé dans ma mémoire! Pour chaque musique, je pourrais me dire, "tiens, celle-ci a été écrite pour Bardot", "il traversait une mauvaise passe à cette époque", "les paroles sont tellement incomprises, le but était tout autre", "ha! Ses débuts!",...
Le livre est scindé en deux parties, la première écrite par Audrey Tordelli, une journaliste qui ose le JE en se mettant dans la peau de l'artiste. La seconde par Joseph Agostini, un psychanaliste qui comme le titre l'indique dissèque l'esprit de Serge sur le divan. Ce dernier n'en est pas à son premier coup d'essai, il a aussi écrit sur Dalida entre autre et j'ai découvert qu'il était très présent dans les pièces de théâtres au festival d'Avignon, j'espère pouvoir le découvrir par ce biais cet été.
Tout le long de l'essai, des bribes de morceaux de musique sont glissées, arrivant de façon logique sur une période donnée décrite et illustrant de façon parfaite les mots des deux auteurs.
C'est ainsi que j'ai mis Youtube en fond sonore afin de me réécouter les chansons Gainsbourgoises. En parallèle de ma lecture, je faisais aussi des recherches sur les protagonistes annexes présentés. Je ne connaissais pas Bambou, ni la première femme de l'homme à tête de chou. Bref ma culture personnelle s'est vue grandir musicalement parlant.
Je conseille ce livre pour ceux qui veulent se réconcilier avec l'image du musicien ou tout de moins mieux le cerner, mais aussi ceux qui comme moi sont juste curieux de qui était ce personnage complexe et passionnant.
Merci encore aux Editions Envolume pour cette découverte qui m'a séduite et agréablement surprise.
Brillant, empreint d’intériorité, émouvant, « Gainsbourg sur le divan » de Audrey Tordelli et Joseph Agostini est bien plus qu’une biographie à deux voix, deux cœurs, deux âmes, il est un guide, un outil, un passeur. L’hommage à Serge Gainsbourg est une danse de parapluies noires sans pathos aucun. Un clair-obscur dont les mots s’échappent et s’envolent à tire d’aile, myriade en gamme majeur. Audrey Tordelli, ose le Je. Transsubstantiation, connaissance extrême de ce personnage emblématique. « Je suis un canard qui a cherché toute sa vie à ressembler à un cygne. »Juif et pauvre ». »Parties de caches-caches interminables….La famille ne pouvait plus utiliser son propre patronyme… »Du Limousin exilé à Ginsbourg puis Guimbard…. « Ce petit chérif à l’étoile … Belle hein… » La page 23 est mémorielle et dépose une couverture de laine sur le lecteur qui tremble. L’impact est fort. Audrey Tordelli est douée dans ce Je qui va monter crescendo tel un rideau rouge confident et intime. « C’était désormais clair il y tout juste un an, nous avions encore affaire à Lucien. » « Désormais face à nous, c’était Serge. »Serge le mythique bercé à la musique classique, artiste peintre qui jette sa dernière toile en pâture, Nihiliste ou Cynique ? Les anecdotes fusionnent. Les paroles de Serge Gainsbourg dans ce Je d’Audrey Tordelli est une rencontre rare avec le Verbe grandiose. »D’abord je veux avec ma langue. Natale deviner tes pensées. Mais toi déjà tu tangues. Aux flux et reflux des marées. »Le lecteur laisse le Je sur son cœur et entrouvre délicatement « Psychanalyse du claqueur de mots » de Joseph Agostini. Ce dernier, génie évident délivre des pans de lumière tamisée. L’écriture est ciselée, claire et donnante. Le style aérien, amplifie ces moments de lecture où l’analyse de Joseph Agostini est à l’instar du ciel qui s’ouvre à l’orée des confidences. Le lecteur ne bouge plus. Il écoute, attentif. Il sait l’heure grave car intime et profonde. Le lecteur avoue pleurer. La beauté de l’instant est trop forte, trop sublime. Le lecteur comprend que Serge Gainsbourg était un grand. Il saisit tout à coup l’impact de cette biographie sur sa conscience. « Je ne cherche qu’une seule chose la pureté de mon enfance. Je suis resté intact, intact, voilà ma force. »Joseph Agostini donne les clefs. Et que ça fait du bien ! »Nous n’existons que dans le discours de l’Autre… » Nous n’avons pas « les mots » pour nous définir nous-mêmes. »La teneur verbale de Joseph Agostini est magnifique. Comment a-t-il pu céder sa place au point final ? Quel vide abyssal en lui après cette prouesse d’écriture et de confidences en écho de Serge Gainsbourg !! « Comme dit si bien Verlaine, Au vent mauvais je suis venu te dire que je m’en vais. C’est un adieu à la Russie, un exil qu’il n’a jamais connu. Y-a-t-il plus belle allégorie de la dimension imaginaire de tous les deuils ? Connaissons-nous vraiment ce que nous pleurons ? » Cette biographie, symbiose d’un vase assemblé est ce que le jour doit à la nuit. La psychanalyse est une merveilleuse passerelle pour fusionner avec le JE, l’Autre. Rester dans cette empreinte Gainsbarre et remercier vivement Les Editions Envolume pour « Gainsbourg sur le divan » si captivant et nourricier. Majeur, à lire, relire et encore relire, toujours.
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