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« Fumer tue » : c'est lapidaire, expéditif et imparable. La mort est au bout du mégot. C'est sans nuance. Toute prise en considération de la qualité du tabac, de la quantité consommée ou de la durée de la pratique est écartée.
L'énormité sommaire de la formule explique sans doute son peu d'efficacité.
On peut la comparer à la peine de mort qui n'a jamais eu d'effet dissuasif réel à cause de son caractère abstrait : on peut se voir en prison et le redouter, mais se voir guillotiné ? Avec la formule « Fumer tue », on est en présence ce type d'énoncé dont la grandiloquence est inversement proportionnelle à son efficacité : cela parle fort mais cela ne fait pas grand-chose. La faiblesse réelle des mots est d'ailleurs maintenant secondée par la force supposée des images : des photos repoussantes viennent désormais illustrer les paquets de cigarettes, reléguant du même coup la formule initiale « Fumer tue » au rôle secondaire de simple légende.
On n'est plus sous l'oeil menaçant du message, on est dans « la ligne de tire de l'image », comme dit Anthony Burgess dans L'orange mécanique.
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