"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cet ouvrage collectif du RMES a un seul objectif. Tenter de déterminer la place que la France veut prendre aujourd'hui dans le paysage otanien en matière doctrinale et politico-stratégique.
Il s'agit avant tout d'examiner la démarche française et ses positionnements - dans ses différentes composantes, dans ses questionnements, dans ses contradictions -, face à l'évolution récente de l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord.
Cette relation qui, par le passé, fut secouée de quelques grandes crises politiques dont celle de 1966, il y a quarante ans, reste toujours délicate. Si les rivalités des années 90, alimentées en grande partie par Paris, ont fait place à une complémentarité des actions multinationales entre l'OTAN et l'Union européenne selon les circonstances, il n'en reste pas moins vrai que la flexibilité reste de mise, la soumission toujours repoussée. Et si le réalisme a bousculé les utopies, ces dernières reposent encore sur des substrats stratégiques et idéologiques ineffaçables.
Puissance européenne sur qui il faut compter, la France joue à la fois sur une vision d'intérêts nationaux bien compris autant que d'une volonté d'être partie prenante des opérations extérieures afin d'y jouer de son influence, de sa place, de son rang, dans les limites pragmatiques de ses moyens. Dès lors, il s'agit de « réparer » en partie sa minorisation dans les instances bureaucratiques de l'OTAN par une capacité à devenir une nation-cadre dans les missions multinationales et les coalitions de circonstance organisées sous l'emblème de l'Alliance, dans le respect des engagements qui se doivent d'être autant que faire se peut légitimés par les Nations unies.
Les autorités françaises ont également assimilé le principe selon lequel elles ne peuvent s'exclure des directions technologiques et majeures de l'OTAN qui représente un lieu de convergence des défis capacitaires. Il existe bien des niches de rapprochement, des jeux d'influences, des tentatives de partages, des interactions doctrinales prudentes. Il s'agit de poser ses marques au sein même de l'OTAN tout en soutenant la montée en puissance raisonnable de la PESD de l'UE. Le « jeu » français de la concurrence entre organisations puis la stratégie du balancier ont fait place à une plasticité diplomatico-militaire imposant de « travailler » dans l'esprit d'une complémentarité entre l'Alliance et l'Union européenne, imposée par les événements du 11 septembre 2001.
Ambassadeur d'une Europe des valeurs, défenseur d'une PESD mature, gardien vigilant de sa propre souveraineté et de ses propres intérêts nationaux, partenaire crédible dans les opérations alliées, fidéliste d'une Alliance dans les moments graves, la France joue encore et toujours de la politique des facettes avec d'autant plus de flou que l'avenir de l'Alliance atlantique et l'évolution des équilibres internes entre Etats membres reposent encore et toujours sur la place que la politique américaine réserve à la plus puissante alliance militaire de tous les temps.
C'est tout en nuance que des tentatives de réponses sont avancées dans un ouvrage rédigé par un réseau de docteurs en science politique et de doctorants belges penchés sur la politique de défense nationale et multinationale de leur grand voisin du sud.
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