Le XIe siècle occidental nous a laissé un ensemble de témoignages qui font état d'un grand débat parmi les clercs et les moines, ce qui fit dire à Henri de Lubac que " l'intelligence était entrée dans une ère nouvelle ".
Le problème posé était le suivant : sous quelles conditions la logique, étudiée dans les écoles sous le nom de dialectique, peut-elle servir à traiter des questions relevant de la foi ? Deux modèles se sont alors affrontés. D'un côté ceux qui, avec Lanfranc du Bec, prônaient une " intelligence spirituelle " de la Parole divine qui prolonge la tradition des Pères de l'Église ; de l'autre ceux qui, avec Bérenger de Tours, privilégiaient la logique et la rationalité jusque dans la foi.
Cette controverse dans un monde tout entier croyant façonna une large part de la pensée chrétienne. Le conflit une fois dépassé et résolu, notamment grâce à Anselme de Canterbury, permit plus tard aux sciences de s'émanciper de la théologie, et à celle-ci de prendre une direction nouvelle.
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