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« J'aime les viandes juteuses, les eaux profondes, les styles où l'on en a plein la bouche, les pensées où l'on s'égare. La vie ! la vie ! bander, tout est là ! C'est pour cela que j'aime tant le lyrisme. » La vie de Gustave Flaubert (1821-1880) est l'histoire d'une obsession et d'un sacrifice : écrire. Peu d'artistes se confondent avec leur oeuvre à un point tel que leur existence semble s'effacer derrière la tâche à accomplir. Les 58 années que Flaubert passa sur cette terre n'ont rien de très romanesques : quelques voyages, des amours interrompues, peu d'intrigues carriéristes, aucun engagement politique sinon quelques coups de gueule antirévolutionnaires ou anticommunards, qu'un jugement rapide pourrait faire passer pour réactionnaires. Et pourtant cette vie est une aventure prodigieuse, celle d'une conscience toute entière tournée vers l'oeuvre à faire et la conquête de soi. Le mystère, peut-être, est que cette vie, comme l'écrivait Sartre, « si plate, si terne, où les phrases sont des aventures », puisse susciter une telle fascination, et que cette expérience, pour l'essentiel, intérieure, prenne si souvent l'allure d'un combat épique.
La vie de Gustave Flaubert est l'histoire d'une obsession et d'un sacrifice : écrire "
C'est ce que nous démontre tout au long de son ouvrage Bernard Fauconnier. Cet effacement "derrière la tâche à accomplir".
Ce temps long derrière chaque ouvrage aussi. En moyenne 5 ans. 5 ans de polissage, de ciselage. Et de "gueuloir" où chaque mot passait l'épreuve de l'oralité.
Madame Bovary, Salammbo, les deux versions de l'Education sentimentale, la Tentation de Saint-Antoine ou les 3 contes voient ainsi leur genèse retracée.
Mais à côté de ces pages consacrées à son œuvre, à ses échecs au théâtre et à la somme de la correspondance, sont également développées les grandes étapes familiales et sentimentales de cet écrivain.
L'amitié avec Maxime du Camp, Louis Bouilhet, Alfred Le Poitevin, Tourgueniev, les Goncourt...
Le rapport quasi filial avec George Sand ou Guy de Maupassant.
Le rapport de chef de file, un peu malgré lui auprès des naturalistes.
La passion avec Louise Colet.
Le périple en Orient.
La vie parisienne et la retraite normande à Croisset.
La peur de la ruine...
Je ne connaissais pas grand chose de l'existence de Flaubert, si ce n'est son gueuloir, son procès pour Madame Bovary et son rapport à Guy de Maupassant. Aussi, cet ouvrage synthétique, au style académique, aura parfaitement rempli sa fonction d'information. J'en ressors avec de multiples éléments sur cet écrivain et j'aime toujours quand je ressors de ce genre d'ouvrages, observer que des contours biographiques flous se sont précisés.
Je ne peux donc que conseiller ce titre pour ceux qui souhaitent en apprendre plus sur Gustave Flaubert.
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