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Le mal, insondable, incompréhensible, scandaleux, a de multiples visages, l'un d'entre eux étant celui de la trahison, dont Judas Iscarioth représente, dans l'imaginaire occidental, l'archétype. Mais au-delà de celui qui " livre " ou " vend " l'ami, la trahison met en jeu un processus de défiance, qui affecte l'intimité profonde de l'individu en le rendant incapable d'assumer une relation. Il y a là quelque chose d'inexplicable qui vient hanter la littérature, les arts, la philosophie, l'historiographie de toute la culture occidentale, de Judas à Iago, de l'atmosphère de Joseph et ses frères aux Frères Karamazov, des petites lâchetés quotidiennes qui peuplent les romans de Simenon jusqu'aux hautes trahisons des mondes tragiques de Racine et de Corneille. Il y a trahison lorsque quelque chose fait défaut, que ce soit nos sens, notre intellect, notre volonté... et à chaque fois nous réintroduisons dans le monde, nous " inaugurons " comme le dit Paul Ricoeur, une forme nouvelle de la perversité et nous remettons en cause la capacité d'échange en privilégiant le retour sur soi, le retrait dans les zones les plus sombres de l'âme et de ses complaisances. Le sort de Judas, qui va se pendre après avoir jeté les trente deniers sur les marches du temple, est emblématique d'un phénomène profond et certainement mystérieux qui faisait dire à Péguy : " le véritable traître est celui qui vend sa foi, qui vend son âme ".
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