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Né en 1891, Xavier Vallat est, très tôt, un militant catholique fervent, sympathisant du « nationalisme intégral » de l'Action française. Licencié en lettres, il enseigna au Collège catholique d'Aix-en-Provence. Combattant courageux durant la première guerre mondiale, Xavier Vallat fut gravement blessé, perdant une jambe et un oeil. Il fut tout au long de l'entre-deux-guerres un militant actif des associations d'anciens combattants.
Devenu avocat, il entreprit dans la chambre bleu horizon une carrière de député (1919-1924 et 1928-1940), inscrit au groupe des indépendants, en fait très nettement à droite, proche de l'Action française. Il s'illustra à la chambre comme excellent orateur, attaché à la défense de l'enseignement catholique, et à l'interdiction de la franc-maçonnerie. Il appuya toute cette première partie de sa carrière politique sur une image de fils du peuple, de terrien, d'ancien combattant et de militant catholique. Son antisémitisme, bien réel, n'était alors pas plus vindicatif que celui d'une grande partie de la population française: c'était un antisémitisme « normal » à l'époque.
Ce n'est qu'avec l'arrivée du Front populaire et le danger « bolchevique » qu'il se radicalisa, interpellant en ces termes le nouveau président du Conseil, Léon Blum (le 6 juin 1936) : « Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif. »
Son antisémitisme le fait remarquer des autorités de Vichy qui le nomment d'abord Secrétaire général aux anciens combattants avant de lui donner la direction du Commissariat général aux questions juives. Il sera à l'origine du second statut des juifs. S'il voulait écarter les juifs de toute responsabilité publique, il n'appelait cependant pas à adopter les thèses raciales des nationaux-socialistes. Jugé trop modéré par les Allemands, il sera remplacé en 1942 par Louis Darquier de Pellepoix, malgré l'intervention de l'Union générale des Israélites de France (UGIF), qui réclamait son maintien en poste. Du 29 juin au 19 août 1944, il remplace Philippe Henriot au micro du Radio-Journal de Vichy.
Condamné à dix ans de prison à la Libération et à l'indignité nationale à vie, il est libéré en 1949 et amnistié en 1954. Il devient alors chroniqueur à l'hebdomadaire maurrassien Aspects de la France. En 1963, il apporte son soutien à Maurice Bardèche pour la création d'un Prix Édouard Drumont. Il meurt en 1972.
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