80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Le recteur de Tréflez jouissait d'une fameuse réputation dans le milieu du XXe siècle : véritable « roi » de la paroisse, et donc du village, monarque flamboyant, autoritaire, malin, hâbleur, vaniteux même, mais réellement bon quoique pas toujours équitable. Un personnage, quoi ! L'abbé Pouliquen, surnommé Fañch Couer, dont le nom évoque la chronique agricole qu'il signait dans Le Courrier du Finistère, est un archétype du recteur de paroisse bretonne dont le parcours a forgé le caractère. C'est la génération de recteurs née dans le climat délétère de la défaite de 1870, nourrie des âpres combats de la restauration républicaine et des débats du ralliement. Elle est sortie du séminaire pour affronter aussitôt l'expulsion des congrégations religieuses de leurs écoles, l'interdiction de la langue bretonne au catéchisme comme en chaire, puis la Séparation de l'Église et de l'État sanctionnée de la bataille des inventaires. En pleine maturité, elle se voit enrôlée, pour la première fois, dans une guerre de quatre ans qui fauche le meilleur du clergé et des paroisses bretons. Il lui faut ensuite ferrailler pour défendre les valeurs auxquelles elle est consacrée face à la laïcisation galopante, au Cartel, au Front populaire, avatars du diable s'il en est. Aussitôt après, elle doit aider ses ouailles à traverser l'épreuve de la défaite de 1940 puis de l'Occupation. Enfin elle arrive au seuil du grand âge alors que se devinent les prémices d'une double révolution : celle qui va transformer la campagne bretonne au tournant des années 1950-1960 ; et celle qui bouleversera l'Église avec le concile Vatican II à partir de 1962.
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