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Elle apprenait ce qu'impliquait le fait de mener des hommes. Un meneur doit être à la hauteur ou on l'abandonne.
Fuyant l'oppression russe du début du XXe siècle, trois jeunes Finlandais, Ilmari, Matti et leur soeur Aino, émigrent aux États-Unis, dans une colonie de bûcherons prèsde la Columbia River.
Abattre les arbres de la région se révèle une activité lucrative pour les patrons, d'autant qu'aucune loi ne protège les ouvriers. L'impétueuse Aino décide donc d'organiser un embryon de syndicat et lance une série de grèves violemment réprimées, tandis que ses frères tentent de bâtir leur nouvelle existence.
Au fil des ans, entre amours parfois tragiques, épreuves et rêves brisés, la fratrie va poursuivre sa quête d'une vie meilleure.
Saisissante de vérité, cette saga familiale raconte aussi bien les beautés de la forêt primaire et les ravages causés par son exploitation que les combats d'une génération entière en proie aux remous d'une Amérique qui se construit à toute vitesse.
‶La manière de gagner de l’argent importait moins que le fait d’en gagner. ″
″Si les travailleurs obtenaient leur juste part des richesses qu’ils créent, il y aurait tout ce qu’il faut pour tout le monde. Le voilà le rêve de l’IWW. ‶ (Industrial Workers of the World ou IWW est un syndicat international fondé aux États-Unis en 1905 dont le siège actuel se trouve à Chicago. À son apogée, en 1923, l'organisation comptait environ 100 000 membres actifs.)
L’histoire se déroule sur une cinquantaine d’année, de fin du 19ème siècle dans une Finlande rurale, sous la coupe du grand voisin russe. La population a faim, et vit sous la répression, alors que frémissent les mouvements révolutionnaires de résistance à l’oppression, et en même temps les idées communistes.
C’est ainsi que nous faisons connaissance avec la famille Koski, et en particulier Ilmari, Aino (la cadette) et Matti.
La fratrie quitte le pays pour aller s’installer entre l’état de Washington et celui d’Oregon, sur les rives de la Columbia River ; deux états réputés pour leurs forêts, et l’essor de l’exploitation du bois. Ils retrouvent sur place d’autres membres de la diaspora finlandaise, avec lesquels ils vont s’établir, se mélanger au gré des aléas économiques et professionnels.
Aino, est un personnage central de cette épopée à la fois historique et sociale, traversant le siècle et les luttes syndicales dans un pays en plein essor économique et pas vraiment concerné par le mouvement ouvrier.
Aino, a été très tôt sensibilisée par les inégalités, la précarité ouvrière, et toute sa vie sera consacrée à la lutte pour l’amélioration des conditions de travail, et de rémunération, dans tous les secteurs économiques qu’elle sera amenée à connaître. Elle prend tous les risques, sacrifie jusqu’à sa vie privée et familiale. C’est viscéral, elle ne peut admettre que les uns puissent s’enrichir quand d’autres n’ont pas de quoi manger ou soigner leurs enfants. Toute sa vie elle sera ″ une rouge‶ parmi les blancs, une politiquement incorrecte au pays du capitalisme, une ennemie, voir une traitre.
Ce roman est une fresque de 850 pages dans laquelle le lecteur vit au cœur de cette diaspora que l’on voit évoluer, souffrir devenir parents, s’insérer avec plus ou moins de difficultés au sein d’une société qui ne veut pas forcement d’eux si ce n’est pour la puissance de leurs bras. Et si de temps à autre, quelques longueurs viennent ponctuer cet ouvrage, ce dernier n’en demeure pas moins un très bon cru parce qu’il porte un regard un peu différent, moins triomphant, et donc plus réaliste sur un pays en construction. Parmi les nombreux personnages, certains occupent une place prééminente, et sont parfaitement campés ; néanmoins les autres n’en ont pas été oubliés pour autant.
Je n’étais pas loin du coup de cœur jusqu’aux 74% de la lecture !
Même romance, ce livre aborde des pans de l’Histoire mondiale du début 20ème avec l’installation en masse d’immigrés finlandais dans le nord-ouest des Etats-Unis fuyant la domination et la répression de la Russie blanche !
Nous suivons la vie d’une fratrie au pays des bûcherons qui enrichissent les propriétaires des abattages à grande échelle. La plus jeune, Aino, est politiquement engagée et une défenseuse ardue du communisme russe. Elle va passer sa vie à militer et à tenter de faire évoluer un syndicat unique l’IWW (Industrial Workers of the World).
Les travailleurs sont sous-payés, logés pire que des cochons et les tentatives pour faire évoluer leurs conditions sont réprimées dans le sang.
Karl Marlantes déroule l’histoire américaine et son évolution sur le dos d’une masse indiscernable de travailleurs, pas toujours assimilés ! En parallèle, la famille Koski poursuit son adaptation au fil des ans.
Très captivant et très intéressant, j’avais du mal à sortir de cette histoire jusqu’à ce que l’auteur s’étende longuement sur les états d’âme et l’attitude encore plus détestable que d’habitude d’Aino ! Avoir consacré autant de pages à ce personnage absolument pas sympathique m’a démotivée et déséquilibré le roman qui jusque-là ne l’était pas !
Il m’a fallu quelques jours pour m’y replonger, difficilement, mais la suite a quand fait remonter mon plaisir ! Je pense que si ça n’avait pas été un livre offert par l’éditeur je n’aurais pas pris la peine de le finir.
#Fairebientôtéclaterlaterre #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022
De la Finlande aux États-Unis, cette épopée familiale nous fait parcourir la presque totalité du vingtième siècle, en compagnie d’Aïno dont l’obstination et la ferveur d’un militantisme absolu façonneront le destin.
Dès son adolescence, Aïno est fascinée par la conception socialiste de la société, dans sa volonté d’en finir avec les inégalités flagrantes, et la précarité de ceux qui constituent la base de la pyramide. Elle est d’autant plus séduite que le charisme de son mentor ne la laisse pas indifférente, Mais au début du 20è siècle, les contestataires sont vite repérés, les emprisonnements et la torture tiennent lieu de négociation. A la suite de son frère, Aïno devra fuir son pays.
Dans l’Oregon, l’exploitation de la forêt est juteuse pour les propriétaires, mais beaucoup moins enthousiasmante pour les bucherons , payés une misère et exposés à la mort ou au handicap étant donné leurs conditions de travail. Il n’en faut pas plus à Aïno pour reprendre son activité de militante, dans un pays où la liberté d’expression est constitutionnelle mais expose à de gros problèmes.
La jeune femme ne lâche rien, même si sa propre sécurité ou son bonheur sont en jeu. La priorité est la justice sociale. On suivra son parcours et celui de ses proches jusque dans les années soixante.
Le roman est passionnant, même s’il est un peu long (pavé de 600 pages). On s’attache à ce personnage hors norme, qui suscite tour à tour l’admiration puis l’agacement quand elle fait preuve d’une obstination délétère. On apprend beaucoup sur le syndicalisme aux États-Unis et sur les conditions de vie des travailleurs, appartenant le plus souvent à des minorités. On découvre les coutumes et les moeurs de la communauté finlandaise immigrée dans l’Oregon.
A la fois instructive et captivante, un excellent roman.
600 pages Calmann-Levy 17 août 2022
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Fuyant la Finlande sous domination russe, les trois enfants de la famille Koski, Ilmari, Matti et Aino migrent dans le Nord-Ouest de l’Amérique à la fin du XIXème siècle.
Karl Marlantes nous raconte, dans ce grand roman, l’histoire de cette fratrie, depuis leur enfance en 1891 jusqu’aux années soixante.
Une superbe fresque historique qui nous fait découvrir le monde des scieries en ce début de XXème siècle et nous plonge dans la vie difficile des bûcherons de cette communauté d’immigrants finlandais et suédois.
La sœur cadette Aino, transporte en Amérique ses idées socialistes venues de sa Finlande natale et s’engage dans le militantisme, participant activement aux débuts du grand syndicat IWW (Industrial Workers of the World). Sur le modèle communiste de la Révolution Russe, elle s’engage dans la création d’une scierie puis d’une conserverie fonctionnant en coopératives.
A une époque où toutes les initiatives sont possibles, le grand frère Ilmari, après avoir été salarié dans des conditions déplorables, crée sa propre entreprise de scierie sur les rives de la Deep River.
Alors que la Première Guerre Mondiale éclate en Europe, Ilmari contribue à l’effort de guerre en fournissant du bois pour la construction des avions et Matti, le plus jeune frère, s’engage dans l’armée américaine prenant fait et cause pour son pays d’adoption.
Une Amérique en devenir, qui se bâtit autour de ses communautés d’immigrants, révélant un peuple entreprenant et multiculturel.
Je suis à la fois admirative de la construction complexe de ce pays fait d’un mélange de tant de populations et de croyances différentes mais également surprise que perdurent de nos jours de récurrentes manifestations d’intolérance.
Un roman passionnant et une plongée vertigineuse dans les immenses forêts de l’Etat de Washington où, du haut de gigantesques troncs de plus de 60 mètres, ou au fil de tumultueuses rivières à saumons, on voit se construire la future société américaine.
Comme j'ai aimé ce roman éblouissant et passionnant de Karl Marlantes traduit par Suzy Borello !
L'écriture d'une précision et d'une intensité remarquables m'a entièrement absorbée et emmenée dans un lieu qui semble hors du temps mais bien réel pourtant, les camps de bûcherons sur les rives de l'Orégon. Au début du 20ième siècle, c'est la terre d'adoption des immigrants finlandais dont la vie était menacée dans leur pays par l'oppresseur russe.
C'est le cas pour la jeune Aino Koski et ses 2 frères Matti et Ilmari contraints à l'exil ainsi que leur ami Aksel.
Je les ai admiré tous les 4 dans la manière de construire leur vie dans un pays totalement inconnu et comment ils bâtissent leur propre vision d'une Amérique dont ils ne connaissent en arrivant que les terres agricoles, la pêche, la forêt et la Deep River.
Tous ces éléments naturels sont leur unique gagne-pain, un métier dangereux sans aucun droit de protection sociale, un salaire de misère et des conditions de vie effroyables des familles dans les cabanes de bois très rudimentaires. J'ai beaucoup appris sur l'organisation des premières grèves dans les camps de bûcherons, la mise en place fastidieuse des syndicats pour fédérer des corps de métier et leur violente répression.
J'ai admiré la progression des armes de combat d'Aino pour contrer le pouvoir par le pouvoir avec la naissance des coopératives.
Karl Marlantes rend tout ceci très immersif et très intéressant. Son écriture est un mouvement continuel comme le fleuve, fluide et transparente, elle progresse dans le temps et la mémoire.
J'ai ressenti sa passion pour le métier du bois. Karl Marlantes montre toutes les facettes du métier de bûcheron qui est aussi grimpeur, transporteur des grumes sur le fleuve. Comme le meunier d'autrefois qui passait son temps à réparer la rivière plutôt qu'à moudre le blé. L'auteur rend le métier de bûcheron dans sa plus belle acceptation.
J'ai suivi la battante Aino et ses frères avec émotion et un intérêt qui ne cessait de grandir, une lecture addictive de 850 pages qui n'a jamais cessé de me captiver.
C'est une admirable saga familiale riche et intense dans un contexte historique et social dont je connaissais mal la portée.
J'ai vu dans le regard d'Aino, de Matti, d'Ilmari et d'Askel, la beauté poignante de la forêt d'origine, les séquoias majestueux et les gaulthéries flamboyantes.
J'ai lu leur amour pour tout ce qui les entoure, le regret pour leur perte irrémédiable au nom du profit. A la merci du monopole exclusif d'une grande compagnie forestière et de l'abattage intensif pour les besoins économiques du pays en pleine expansion.
Les descriptions de la forêt, du fleuve sont brèves et puissantes, et laissent une mélancolie tenace sur le passage du temps et sur ce que nous laissons derrière nous.
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