D'emblée, l'auteur nous confronte à un paradoxe : ce qui semble poser problème dans la « philosophie islamique », c'est bien à la fois « la Philosophie » et « l'Islam ». En effet, nous retrouvons liés dans une même formule le terme de Philosophie qui renvoie à un exercice profane et critique de la raison et d'autre part un qualificatif qui réfère au fait de la Révélation, laquelle relève du Mystère et fait sens pour le croyant. N'aurions-nous donc pas affaire avec cette expression à un concept contradictoire qui se détruirait lui-même, et qui de surcroît, ne correspondrait finalement à aucune réalité historique objective ?....
Pour autant, force est de constater à la suite de l'auteur combien ces philosophes jamais ne rompent avec l'horizon de la Révélation sans pour autant renier l'exercice de leur Raison et de leur Liberté. Le rôle de cette philosophie dans la formation de la pensée européenne, sa contribution au progrès de la civilisation universelle doivent être au premier rang des préoccupations des intellectuels musulmans européens. Apparaît alors comme une évidence la nécessité de se réapproprier cet héritage, de le faire fructifier de façon à proposer une nécessaire alternative à la pensée théologique enfermée dans une casuistique fossilisée. Les études qui figurent dans ce volume témoignent de cette prise de conscience.
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