Une enquête captivante sur l'élite chinoise, ces étudiants qui, représentant 3,4 % à peine des jeunes âgés de 18 à 22 ans, se lancent aujourd'hui à la conquête de l'économie monde. Portrait d'une génération dont les idéaux ne sont plus ceux de 1989 mais sont pétris de consumérisme et de pragmatisme. Radiographie de futurs élites qui entendent prendre toute leur place dans l'économie du XXIe siècle : l'économie de la connaissance.
Juin 1989, place Tian'Anmen à Pékin, un étudiant chinois se dresse devant un char. Symbole de la résistance, cette image fait le tour du monde et cristallise les idéaux d'une génération. Nés avant ou pendant la Révolution culturelle, ces jeunes, fortement imprégnés des valeurs socialistes, affirment alors incarner le sens du juste et de la responsabilité collective. Quinze années plus tard, la génération d'étudiants qui leur succède semble incarner de toutes autres valeurs : individualisme virant à l'égocentrisme, pragmatisme exacerbé, consumérisme à outrance, indifférence à la politique et fièvre nationaliste. Les temps de la résistance et de la conscience collective paraissent bien lointains. A l'image d'un étudiant dressé devant un char succède celle d'un étudiant bachotant jour et nuit en quête d'une réussite individuelle. Pris dans le torrent de la libéralisation de l'économie chinoise, la compétition à laquelle ils sont soumis et se soumettent est à l'image des profondes mutations de la Chine contemporaine.
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