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Gauche et droite ont un point commun : l'idéologie anti riches. C'est culturel, la France n'aime pas l'argent ! Elle le prouve chaque jour en traquant les riches, et en maintenant l'ISF, cet impôt démagogique que toutes les démocraties occidentales ont supprimé depuis belle lurette. Par idéologie, la France a fait le choix de montrer du doigt ceux qui créent la richesse et la croissance. « J'aime pas les riches » osait lancer en pleine campagne électorale le patron du PS sans que personne ne lui en tienne vraiment rigueur. Et surtout pas la droite française, qui reprenait en écho « le libéralisme serait pire que le communisme ». Étonnante singularité française. A l'instar de la gauche anglaise qui « bichonnent » ses riches, le gouvernement en place avait pris soin de déclarer aux patrons en arrivant au pouvoir « we are business friendly ». En France, on ne transige pas : l'argent pourrit tout. Il est sale, vil, infréquentable, comme ceux qui en ont. Emmurée dans ses obsessions égalitaires la France estime que le progrès social peut se passer de l'économie de marché, des riches, des entreprises et de l'actionnariat. Sans discernement, un peu comme en Iran ou en Corée du Nord, nos élites stigmatisent les « superprofits », les « ultra libéraux », les salaires des patrons du CAC 40, et les stars qui vivent en Suisse. Le plus surprenant c'est cet unisson : de Besancenot à Le Pen tout le monde vomit la mondialisation, ce creuset du libéralisme, responsable de tous nos maux. Tristes procès sans nuances qui désignent les riches comme les nouveaux boucs émissaires de la société française. Aujourd'hui, beaucoup de riches ont fait le choix de partir. Honnis, méprisés, surtaxés, ils ont quitté un pays qui les montrent du doigt. En 2007, les évasions fiscales sont quotidiennes et les virtuoses du capitalisme viennent à manquer. Des milliers de jeunes Français hautement qualifiés ont aussi choisi d'aller exercer ailleurs leurs talents, en des pays où les rémunérations sont plus attractives. A mépriser ses riches, la France s'est appauvrie. Notre république donneuse de leçons a fait fuir ceux qui l'auraient peut être sauvé de la crise sociale. Au delà de ses effets d'annonce, le nouveau pouvoir aura-t-il le courage de mettre un terme à ce désamour oe
Éric Brunet est journaliste et écrivain. Après avoir fait ses armes dans l'émission Thalassa, puis présenté le Journal télévisé de la Cinq, aujourd'hui il présente chaque semaine sur France 3 « La vie d'ici ». Il a publié « La bêtise administrative » (Albin Michel, 1998), « 60 millions de cobayes » (Albin Michel, 1999) et l'incontournable « Être de droite, un tabou français » (Albin Michel, 2006).
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