Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Merci Calimero pour cet avis. Prenez soin de vous
Lucie a peur. De tout. Si le métro s'arrête entre deux stations, elle pense qu'elle va mourir. Elle craint, lorsqu'elle part travailler le matin, qu'une catastrophe ne survienne, la privant à jamais de revoir son mari et ses enfants. Pourtant, à quarante ans, elle est comblée par un métier qui la passionne et une vie de famille réussie. Mais la disparition brutale d'Héloïse, sa cousine sourde et muette qu'elle chérissait, et celle de Louis, son ami d'enfance, font affleurer un souvenir flou et pénible au goût d'essence et de boue.Pour se libérer de ce mal étrange, Lucie devra revenir à la source de l'angoisse qui la saisit et l'empêche de vivre. Parce que, oui, la peur est tapie dans l'enfance, enfermée dans la cabane du pêcheur.Dans ce roman envoûtant et d'une grande justesse, Mazarine Pingeot revient sur la fragilité des vies construites sur des marécages. Et la peur continue est un cri dans ce silence assourdissant.
Et la peur continue - Mazarine PINGEOT
Lucie est une femme de 40 ans, mariée, 2 enfants, et poursuit un métier de journaliste scientifique avec de plus en plus de difficulté.
Sur le chemin de retour de vacances avec sa famille, elle apprend la disparition de sa cousine Héloïse peu de temps après son ami d’enfance Louis.
Ces disparitions vont générer chez Lucie une résurgence de la peur. Une peur qu’elle a connue jadis petite fille.
La peur devient maîtresse du temps. La dépression guette à l’orée de sa vie. Sa vie, ce grand fourre-tout où il faut continuer avec les enfants, le travail, les priorités.
La priorité est de se retrouver avant la tentation du vide.
Romancière, philosophe et scénariste, Mazarine Pingeot écrit ce roman avec une grande justesse la fragilité, le trouble, le stress de son personnage. A tel point que cela m’a mis mal à l’aise sur certain passage alors d’humeur joviale.
Son esprit philosophique se retrouve avec quelques phrases pensives de Bergson, Rovelli, Ulysse…Premier livre que je lis de Mazarine Pingeot, pas déçu, mais celui-ci est déconseillé pour les personnes secouées.
J'avais lu "Se taire", le précédent roman de Mazarine Pingeot et j'avais apprécié à la fois le style et le thème principal du secret refoulé qui ronge.
Dans ce roman Lucie, mariée, deux enfants, rédactrice dans un journal scientifique apprend la mort d'un ami d'enfance, Louis, un an après le suicide d'Héloïse, sa cousine; les trois enfants passaient leur été en Dordogne et des liens très forts s'étaient établis entre eux. Cette mort fait remonter des souvenirs heureux mais également la peur, tapie en elle, après l'agression dont sa cousine et elles ont été victimes à neuf ans, dont Louis a été témoin et qui a été étouffée par les familles mais aussi par les enfants eux-mêmes.
Lucie a peur de tout, peur multipliée par une imagination morbide, peur des déplacements en métro, d'être face à ses étudiants quand elle enseignait, d'un crash d'avion quand son mari par en mission à l'étranger, de la rue... Elle commence à s'enfoncer dans la dépression, la réalité distordue par sa peur.
On retrouve les thèmes déjà évoqués dans "Se taire" avec un secret que l'enfant doit taire, le silence qui ronge et détruit, la famille qui préfère faire comme si rien ne s'était passé, comme si les traumatismes disparaissaient avec le temps alors qu'ils s'enracinent.
Ces thèmes sont intéressants mais que cette lecture fut laborieuse et ennuyeuse : innombrables digressions philosophico-scientifiques sur le temps, la mémoire, l'engagement, Bergson, Einstein, Heisenberg..., descriptions répétitives des peurs de Lucie chaque fois qu'elle prend le métro, va au travail (c'est-à-dire tous les jours!), considérations sans aucun intérêt sur la nécessité de se munir de sacs plastiques pour faire ses courses sinon elles sont difficiles à porter (!!!), séance en visio-conférence d'essayage de chaussures, des définitions de Wikipédia, des citations de philosophes, des paroles de chansons qui m'ont donné l'impression d'un remplissage artificiel pour atteindre un nombre de pages honorable. Toutes ces scories verbeuses ont tendance à oblitérer le cœur du roman qui aurait mérité un autre traitement.
Merci Calimero pour cet avis. Prenez soin de vous
Voilà une nouvelle maison d'édition qui s'installe, c'est bien. Edts Mialet-Barrault.
Mais la qualité du papier , et même la présentation restent à revoir(à mon humble avis).
Quant au roman de M.Pingeot :j'ai le sentiment bizarre d'avoir lu deux livres entremêlés .La vie quotidienne d'une quadra parisienne qui court toute la journée et ne nous épargne pas la vaisselle dans l'évier ni les draps pas lavés depuis deux mois, ses enfants, son mari, son boulot, bref un roman sans saveur.
Et puis un autre livre, de longues pages de philosophie(la rue d'Ulm ça ne s'oublie pas), d'autres relatives au temps , la physique quantique. Bergson est omniprésent.
C'est ce chaud-froid qui m'a un peu désarçonnée, d'autant plus que le sujet principal est remarquable; la peur qui se tapie en particulier chez les filles et ce depuis l' enfance, et ici encore plus après un épisode terrifiant vécu dans une cabane en Dordogne pendant des vacances heureuses de petite fille.Ce roman fait écho au précédent "se taire".
Des souvenirs qui remontent à la surface et peuvent gâcher la vie jusqu'à la folie.
Mazarine Pingeot poursuit son exploration des maux de nos sociétés en dressant le portrait d’une femme qui vit dans la peur. Une peur qui contamine sa famille, son travail, son pays. Un drame de notre temps.
Déjà dans son précédent roman, Se taire, Mazarine Pingeot confrontait une femme avec la difficulté d’exprimer sa souffrance, voire avec le déni de cette dernière. Mais cette fois la chose est beaucoup plus insidieuse. Car, à priori, Lucie a tout pour être heureuse. Dans le TGV Brest-Paris-Montparnasse qui ramène la famille après les vacances, elle pourrait se féliciter de l’amour que lui portent Vincent, son mari et leurs enfants, Mina et Augustin. Mais son imagination lui fait plutôt envisager que le train heurte à pleine vitesse un sanglier qui traverserait les voies. Ses idées noires viendraient-elles de la mauvaise nouvelle apprise quelques jours plus tôt par sa mère Violaine? Louis, son ami d’enfance est mort. «Mort seul, dans son appartement parisien, quand tout le monde était encore en vacances». Mort comme sa cousine Héloïse. Fini le trio formé durant leur enfance en Dordogne, fini le clan de l’été 1984. Ne reste que Lucas, le frère de Louis, le petit amoureux. Mais aux dernières nouvelles, il serait en Australie. D’où cette sensation de vide, de solitude, d’où cette peur qui, depuis les attentats, semble ne plus la quitter.
D’autant que Vincent est parti en mission au Yémen, la laissant «seule à porter ses enfants, sa maison, son travail…» Et justement, au travail ça ne va pas fort non plus. La moitié des rédacteurs et documentalistes ont été licenciés pendant l’été. Alors, malgré ses compétences reconnues, elle risque d’être emportée par la prochaine vague. Comment dans ces conditions rédiger sereinement les articles sur la physique quantique qu’on lui a demandés? Elle est en questionnement permanent. «elle n’est plus sûre de rien, ni même de sa colère».
Au fil des pages, Mazarine Pingeot détaille ce mal insidieux qui comme un serpent, se love autour de Lucie, l’empêchant de respirer, voire de penser. Les signes positifs s’effacent, les signes négatifs prennent de plus en plus de place. La spirale infernale semble sans fin. Et les solutions qui pourraient exister ne font qu’aggraver le problème. Les parents de Lucie pourraient garder les enfants durant l’été pour la décharger un peu. Sauf que sa mère «ne s’embarrasse pas d’enfants quand elle peut l’éviter.» Vincent pourrait être cette force sur laquelle elle va s’appuyer. Mais Vincent est maladroit, proposant à Lucie d’aller voir un psy. Qui ne pourrait que confirmer son mal-être.
Seule consolation, mais bien maigre, dans ce pays il semble bien que cette peur se soit installée durablement, notamment chez les femmes. Une peur archaïque, une peur viscérale. Voilà un premier feel bad book. Il ne devrait pas rester bien longtemps le seul de sa catégorie.
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