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Ne reste entre les Pierre et les Mathilde que ce silence, qui danse. Un silence qui entoure leur vie : celui des disparus, des secrets inavoués, des battements d'une horloge dans une maison vide, d'une mauvaise rencontre, d'un seau d'eau délaissé dans un couloir oublié... Pierre comme Mathilde contournent le poids des non-dits, maladroitement, lentement. Ils doutent, se trompent parfois, mais ils essaient. Ils transforment cette réticence du dire en une valse délicate, écoutent avec l'autre ce qui se cache derrière les malentendus, les portails bleus, au creux d'une existence, dans les souvenirs enfouis. Pierre et Mathilde, en peu de mots, habitent à leur manière cet intervalle feutré de retenue. Ils portent tous les mêmes questions essentielles : connaît-on vraiment ceux qui nous sont proches, et doit-on forcément tout connaître pour les aimer, pour continuer à vivre ensemble ? Chacun se débat pour trouver la quiétude dans l'acceptation de ce qui est, dans le rapprochement, l'évidence parfois. Les Pierre et les Mathilde entremêlent les temps du passé et du présent dans une durée partagée. Ils conjurent le sort par un simple geste : « Viens », pour pousser enfin le portail de leur propre vie.
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