Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Merci Calimero pour cette chronique qui fait froid dans le dos . Je me laisserai certainement tentée et je noterai ce roman dans ma PAL. Belles lectures. Prenez soin de vous
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Mathieu Menegaux " Est-ce ainsi que les hommes jugent?"
" C'était aller contre l'époque que vouloir soutenir que tout ne se résume pas en un hashtag"
C'était un peu le Rose Bud de Citizen Kane.
Est-ce ainsi que les hommes jugent ?
Dans les années 1990, les commerçants refusaient de vendre leur pain à la femme d'un criminel.
En 2020, les infox et les rumeurs se répandent comme une traînée de poudre devenant Vérité.
" Il ne faut pas confondre la vérité avec l'opinion de la majorité " Jean Cocteau
La légitime dénonciation glisse vers la délation annihiliant parfois des vies et des réputations.
A l'ubuesque interrogatoire policier " où étiez-vous ce samedi il y a 3ans?" se succèdent les convictions.
" Moins on a de connaissances plus on a de convictions " Boris Cyrulnik
Outre critiquer le Tribunal populaire et le cyber-harcélement, Mathieu Menegaux fustige assurément l'hypocrisie et le lynchage des médias.
Le journaliste n'est plus une sorte de Roger Auque indépendant prêt à mourir pour la VERITE mais un gratte-papier avide de sensationnalisme et de buzz.
" Un défilé d'hypocrites se pressera sur les plateaux pour affirmer pêle-mêle que la télévision était allée trop loin"
Un roman nécessaire sur les -trop- nombreux dysfonctionnements de la société française.
Cathy Covarelli
Autrice de " Fragments dakarois "
Tôt un matin à son domicile, un homme voit débouler chez lui la police. Il est mis en arrestation pour homicide volontaire.
Un crime qui date d’il y a 4 ans. Impossible de se souvenir ce qu’il a fait ce matin là.
Pour Gustavo commence une véritable descente aux enfers.
Un bouquin qui interroge car pendant un bon moment on doute du personnage. Est-il réellement innocent et donc victime d’une erreur judiciaire ? Ou bien joue t-il la comédie de l’innocent alors qu’il est coupable ?
Sa femme ne veut pas croire qu’il soit coupable et même si le doute lui vient à l’esprit, elle va se battre pour lui mais aussi pour elle et ses enfants car les entrainant dans son sillage tout s'écroulerait pour eux aussi s’il était vraiment un meurtrier.
L’auteur nous décrit la spirale infernale de l’arrestation d’un homme, la garde à vue, les interrogatoires, … mais il s’attache aussi au thème du lynchage des réseaux sociaux. A quel point ils peuvent complètement détruire quelqu’un et ça fait froid dans le dos.
Bien tranquilles derrière l’anonymat de leur écran nombreux sont ceux qui s’acharnent sans savoir si leur victime est coupable ou pas. Il en va de même des journalistes qui en prennent aussi pour leur compte, toujours avides de faire de l’audience sans avoir vérifié leurs sources.
Ne sachant pas à quoi nous en tenir en tant que lecteur on plaint ce pauvre homme peut-être innocent, ainsi que sa famille, dommage collatéral de toute cette histoire.
Comme dans « Je me suis tue » du même auteur on constate à quel point tout peut basculer du jour au lendemain. Un sujet assez fort et percutant aussi dans lequel nous embarque Mathieu Menegaux de manière tout aussi prenante. Un auteur à suivre.
Le récit magistral d’une tornade dans la vie d’un homme accusé d’avoir essayé d’enlever une jeune adolescente et tué son père qui le poursuivait.
Un engrenage dont personne ne sort indemne, même pas le lecteur qui se dit que cela peut arriver à tout le monde….
Premier tableau :
Janvier 2013. Claire, qui a perdu sa mère, est très proche de son père. Celui-ci perd la vie contre un agresseur qui menace sa fille et l’écrase en voiture.
Deuxième tableau :
Mars 2016. La police fait irruption dans la vie d’une famille paisible, retourne la maison et embarque le père, Gustavo Santini.
Le Commandant Defils, bouleversé par l’histoire tragique de cette adolescente, lui a fait la promesse de retrouver le coupable. Il sent, il sait qu’il le tient enfin et ne va pas le lâcher :
« Tout le monde ment. C’est son quotidien de flic. Tout le monde ment, sur tout, tout le temps. Coupables, innocents, tous ont quelque chose à dissimuler, une vérité à travestir pour les convenances, pour la famille, pour la société. (…) Il va cuisiner Santini. Il va le coincer. Il va tenir sa promesse. Il le sait, il a hâte maintenant. »
La curée va s’abattre sur Gustavo qui pense qu’il ne s’agit que d’une erreur :
« Tout est en place. L’affrontement peut commencer. Gustavo n’en est pas conscient, encore, mais c’est sa vie toute entière qui est en jeu. Il pense encore avec naïveté qu’il va être en mesure de faire valoir son innocence sur la base d’une conversation rationnelle, et que sa bonne foi finira par l’emporter sur des spéculations sans queue ni tête. Face à lui, les policiers sont comme une meute de hyènes, excitées par l’odeur du sang, attaquant sans relâche une proie blessée, diminuée, chancelante, dont elles savent d’instinct que la résistance ne sera plus que symbolique. »
Claire va alors le reconnaître parmi quatre autres personnes, s’interroger et se persuader :
« C’est Monsieur Tout le Monde, la banalité du mal, juste un pauvre type. Pourquoi s’en est-il pris à eux en ce matin de janvier ? Comment a-t’il réussi à se cacher tout le temps ? A-t-il des remords ? Elle comprend qu’elle n’est qu’au début du processus, en réalité. Trouver le coupable, voilà, c’est fait. Maintenant, elle veut qu’il s’explique, qu’il avoue, qu’il paye. Elle veut le procès, le décorum, elle veut le voir dans le box des accusés, elle veut le confronter, le punir. (… ) Elle veut, le cachot, l’isolement, le froid, la crasse. Le questionnement fait place à un désir de vengeance et c’est nouveau pour elle. »
Gustavo est en panique totale, perdu, balayé. En finir avec ces interrogatoires, cette hargne et cette violence, retrouver la paix, à n’importe quel prix :
« Et s’il avouait ? S’il disait que oui, c’est bien lui, qu’il a été pris d’une soudaine pulsion, irrésistible, comme un tsunami qui aurait balayé en lui la retenue, la morale qui jusque là guidaient son existence. Il pourrait ensuite évoquer la panique, la perte des repères, plaider qu’il avait tout fait pour éviter ce père au travers de la route, mais que voilà, il n’avait pas réussi. »
Troisième tableau
Septembre 2016. Claire se confie en direct auprès d’une journaliste à forte audience qui se prend pour Dieu le Père. (On dirait le portrait d’une célèbre investigatrice de France TV) :
« Elle a contribué récemment à identifier un violeur, qui a été appréhendé et a reconnu son forfait. Depuis elle se croit tout permis, ses audiences sont au pinacle, elle dispose d’un réseau d’informateurs au sein de la police elle-même et s’autorise à aller chaque fois un cran plus haut dans le voyeurisme. (… ) Claire raconte comment elle l’a reconnu, lui, son agresseur, derrière ce miroir sans tain, sans l’ombre d’un doute. La journaliste l’encourage, la relance, lui demande comment elle a réussi à vivre en paix alors que l’assassin de son fils vit tranquillement en banlieue parisienne. »
Même les enfants de Gustavo sont touchés par la curée des réseaux sociaux.
« Il ( Martin, le fils ainé) retourne dans sa chambre et affronte, seul, le déchaînement de la Toile qui s’abat sur son père. De multiples détails éclosent, comme autant de champignons vénéneux, Gustavo serait le fils d’un des tortionnaires du régime de Pinochet réfugié en France, et peu importe qu’il soit argentin et non pas chilien, il aurait un casier judiciaire long comme le bras… »
Les faits sont bruts, décrits avec une précision chirurgicale. Un puits sans fonds dans lequel tombent Gustavo et ses proches. Cela n’empêche pas l’émotion, la compréhension de chacun des protagonistes. Une adolescente qui a besoin de faire son deuil et exige un coupable. Un commandant de police qui a pris la jeune fille sous son aile et veut lui offrir la paix. Le cataclysme qui s’abat sur Gustavo, qui ne comprend pas, ne comprend plus et cherche à en finir à n’importe quel prix.
En lisant ce magnifique roman, j’ai beaucoup mieux compris, car ressenti dans les tripes, cet avertissement : ne pas juger sur les apparences.
Pourtant, on le fait tous, influencé par des faits soi-disant avérés, des discours bien argumentés, des raisonnements basés sur du pathos. Une belle leçon de vie sans tonalité prêchi-prêcha de la part d’un auteur dont j’apprécie infiniment les ouvrages.
J'ai été angoissée de la première à la dernière page.
Le dèbut n'est drôle (la suite non plus d'ailleurs) ; une petite fille va se recueillir toutes les semaines sur la tombe de sa mère.
Et puis, un nouveau drame. Il faut un coupable pour que la douleur s'arrête pense t'elle.
Alors, on va en trouver un, mais est-ce-lui ?
Mathieu Menegaux décrit parfaitement la tension, la sidération, incompréhension puis la panique.
L'écriture est ciselée et percutante.
Un roman qui fait froid dans le dos.
Ce roman est le 4ème que je lis de cet auteur et la magie opère toujours.
Gustavo, cadre supérieur, marié, 2 enfants, voit son monde s'effondrer le jour où il est accusé d'une tentative d'enlèvement sur Claire, 13 ans à l'époque des faits, trois ans auparavant et du meurtre de son père.
Comme toujours lorsque Mathieu Menegaux s'empare de sujets de société, ici les procédés de la police face à un innocent présumé coupable et le lynchage sur les réseaux sociaux, c'est percutant et ça nous saisit aux tripes. J'ai eu peur avec Gustavo, je me suis sentie humiliée avec Gustavo, j'ai failli perdre pied avec Gustavo.
Mais le pire, c'est la description de l'effroyable lynchage médiatique et numérique par réseaux sociaux interposés, une machine à broyer anonyme qu'on ne peut arrêter une fois enclenchée, qui glace le sang.
L'auteur sait appuyer où ça fait mal dans son réquisitoire contre les méthodes de la police et contre le tribunal médiatique; il va à l'essentiel avec un style vif, ciselé, percutant; il décrit très bien le processus qui fait d'un innocent un parfait coupable et ce roman me touche, me fait m'interroger car je me dis que la machine pourrait déraper pour moi aussi suite à une succession d'infimes hasards.
Décidément cet auteur est un de mes préférés et j'ai bien sur hâte de lire "Femmes en colère" paru ce mois-ci.
Merci Calimero pour cette chronique qui fait froid dans le dos . Je me laisserai certainement tentée et je noterai ce roman dans ma PAL. Belles lectures. Prenez soin de vous
Claire est une jeune fille de 13 ans, chaque samedi matin après avoir fait les courses avec son père, ils achètent un bouquet de fleurs et vont dire bonjour à sa maman, au cimetière.
Mais ce jour-là ils n’iront pas, Claire a échappé de justesse à une tentative d’enlèvement. L’homme, grand, jeune, blond, vêtu d’un blouson en jeans, s’est enfui à bord de sa Mégane blanche en percutant mortellement le père de Claire qui tentait de l’arrêter.
Trois ans plus tard. Ce n’est pas un jour ordinaire pour Gustavo. Il doit présenter devant l’état-major de son entreprise l’acquisition d’un laboratoire, moment primordial de sa carrière. Gustavo, émigré d’Argentine avec sa mère, a pleinement réussi sa vie. Avec Sophie, son épouse aimante, mère au foyer accomplie et satisfaite et ses deux garçons, il savoure sa réussite et son bonheur tranquille.
Mais ce matin-là, l’équipe du commandant Delphis fait irruption dans sa maison, détruisant ce confort, ce bonheur en quelques heures à peine. Interrogeant, fouillant, sans relâche pendant des heures. La perquisition est d’une violence inouïe lorsque l’on ne comprend pas ce qui arrive. Gustavo est embarqué jusqu’au poste pour une garde à vue. Pourquoi, et par quel malheureux hasard cet homme en apparence paisible et bien sous tous rapports va se retrouver là ?
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/05/05/est-ce-ainsi-que-les-hommes-jugent-mathieu-menegaux/
Dévoré en quelques heure, mille ans après tout le monde...
Une jeune adolescente échappe à un kidnapping et voit son père volontairement percuté par le chauffard. Trois ans après, le flic chargé de l’affaire pense être sur la piste du coupable.
Le poids d’une accusation à tort et l’impact des réseaux sociaux, de la médiatisation.... la confrontation entre la raison et les réactions passionnelles et subjectives.
Lecture rapide et efficace.
C'est l'histoire d'une terrible erreur judiciaire à l'heure d'Internet ou quand les réseaux sociaux peuvent faire plier la justice. Cet homme marié et père de famille sans histoire, va être accusé d'homicide volontaire et placé en garde à vue. Sa vie bascule. Quand la Police s'acharne à trouver un coupable...excellent. je retrouve ce qui m'a séduit dans son premier roman "je me suis tue"
un roman qui secoue et qui derange...
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Je partage complètement votre avis. C'est un auteur que j'apprécie également et vous allez vous régaler avec "femmes en colère".