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À Loutra, Kat plonge dans ses souvenirs. Elle nage : trente-neuf longueurs - une pour chaque année de sa vie. Défiant la viscosité de l'eau, elle glisse vers son passé : son enfance, sa fille, sa faute. Un, deux, trois, respire. Son mariage est à l'eau.
Si seulement elle parvient à cerner le moment précis où tout a sombré, elle saura quoi faire. Un, deux, trois, respire. Au bord de la piscine, Melina, sa fille de quatorze ans, flirte avec Achille, un jeune Grec séduisant. Elle sent naître en elle le désir, cette joie de ressentir le possible sans nom.
Marianne Apostolides signe un roman tout entier rythmé par les mouvements de la nage, où l'héritage de la Grèce antique refleurit dans la psyché d'une femme moderne.
Olympien, « Elle nage » est fascinant. Initiatique, l’eau siamoise d’elle, Kat. Échanger les codes, les remous, l’exutoire, l’acharnement. La concentration rémanence.
Loutra, villégiature matrice, lieu fécondant où Kat plonge dans la piscine. Corps à corps avec les longueurs. S’allier à l’effort, gestuelle signe, une longueur pour quêter, creuser, chercher et comprendre le trou noir, la chute et la finitude.
Trente-neuf longueurs, l’urgence de nager. Affronter le temps qui passe, l’enfant grandissante, l’amour qui prend l’eau, l’effacement du désir. Nager, épreuves vénérables, papillon ou brasse, elle respire incertaine, la piscine osmose et accord, elle est Titan.
L’écriture de Marianne Apostolides, solaire et surdouée, inspiration et souffle, voluptueuse et grecque à souhait. Qui de Marianne ou de Kat ?
Les longueurs échappées, crescendo et palpables, nager, s’échapper, fuir, se prouver que tout peut advenir encore un instant, rage et désespoir, lutte et vérité.
Une longueur qui accordera les réponses, métaphores existentielles. Elle nage et voit sa fille Melina quatorze ans sur l’inaugurale bordure de la piscine. Pure et la jeunesse promesse. Elle nage encore et encore pour atteindre le labyrinthe des retournements. Progression et observation, enchaînement et gouttes d’eau sur les cils. Matrice abyssale, l’eau théologale, la déesse Aphrodite l’observe.
Achille, subrepticement approche et ressent le magnétisme d’une enfant soleil, Melina et la douceur puérile des mouvements spontanés terre-mère. L’eau pour kat, s’éprouver et combattre les flots ennemis. Déroulé en apnée, elle nage, se purifie, atteindre enfin la rive. Le couple en dérive, l’agonie, la fin. Encore des longueurs, éclaboussures.
« Elle nage, avance dans ce flux_ la trahison de Pandore ; la flamme de l’Amour ; le vol d’Héphaïstos ; le désir de la Guerre ; la bête d’Éros – elle nage et doit se décider [24]. »Sa vie, nage, fonce, bouge, l’eau complice.
Faudra-t-il trente neuf longueurs pour renaître nymphe et comprise ? Dépasser le but, les épreuves lames de fond, le déroulé d’une vie, l’onde salvatrice. Nager, elle, vertueuse et volontaire, aquatile lancinante. La piscine exutoire, comprise, alliée et consentante aux bouleversements. « Elle nage » intime et de mouvement, stimulant et profond. Un beau livre nymphe, poignant qui acclame la renaissance et le plein soleil. Il est profondément vivant. Un choc esthétique tant la trame est solaire et illustrée de l’intérieur. Traduit de l’anglais (Canada) par Madeleine Stratford, « Elle nage » est le piédestal d’une littérature où la grâce est allouée. Ce bijou devrait vite se trouver sur le podium des meilleurs livres de ce printemps. Publié par les majeures éditions La Peuplade.
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