"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Fils d'immigrés juifs, Élie Kagan (1928-1999) fait partie des enfants cachés de la Seconde Guerre mondiale. Il se sédentarise ensuite dans le 10e arrondissement de Paris. Devenu photo-reporter indépendant, il fixe sur la pellicule meetings, manifestations, événements culturels, réunions et rassemblements politiques. Il saisit le massacre des Algériens survenu à Paris après la manifestation organisée par le FLN, dans la nuit du 17 octobre 1961. Sa production constitue une archive historique et visuelle, essentielle pour l'étude de la vie politique, intellectuelle et culturelle française de 1960 aux années 1990.
L'ouvrage revient sur les différentes interprétations du parcours du photographe, en s'attachant à la réception de son travail.
Élie Kagan ne se réduit pas à la figure de photo-reporter engagé, ni à celle d'un militant, que viendraient investir des revendications mémorielles. De nombreux autres aspects de sa production photographique sont encore mal connus. Témoin de son temps, il aime flâner dans Paris, dont il capte les transformations urbaines et sociologiques, ses petits métiers et ses passantes.
C'est un rapport existentiel à la photographie qui se donne alors à voir : une façon de vivre, au jour le jour, porté par les rencontres, les accrocs ou les surprises du quotidien...
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