80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Dans un choix politique normalisé, tous les pouvoirs de la Ve République ont utilisé le système des écoutes. De la création du Groupement interministériel de contrôle sous l'autorité du Général de Gaulle avec un ancrage dissimulé sous la présidence pompidolienne ; des micros giscardiens du Canard enchaîné au Écoutes de l'Élysée de François Mitterrand ; de la cassette Méry du président Jacques Chirac aux suites de l'affaire Bettencourt sous la mandature de Nicolas Sarkozy, depuis un plus d'un demi siècle, les pouvoirs successifs français n'ont rien à envier au scandale américain du Watergate. Pourtant, en France, au motif de la protection et de la bonne organisation de notre société, les écoutes sont légitimées par l'alibi de la légalité. Elles s'imposent à tous sous le sceau du secret-défense ou de la discrétion de l'enquête judiciaire. Ce livre vérité, sur les bonnes et les mauvaises raisons d'être d'une législation sur les écoutes, est un roman feuilleton policiaro-judiciaire et politico-médiatique, une autopsie de l'oligarchie politique, celle qui fût longtemps prisonnière de ses simagrées, de ses dogmes et de ses fauxsemblants. Avec vingt ans d'existence, la loi du 10 juillet 1991 sur les interceptions téléphonique s'inscrit dans une comédie aux fortes résonances historiques et contemporaines dont l'auteur a été tour à tour acteur et décideur tant au sein du ministère de l'Intérieur qu'auprès du très secret Groupement interministériel de contrôle.
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