"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dora Maar, Henriette Theodora Markovitch de son vrai nom, est née à Paris en 1907 d'un père croate, architecte, et d'une mère catholique fervente. Après une enfance austère passée à Buenos Aires, elle retourne à vingt ans dans sa ville natale et s'y impose comme photographe surréaliste. Muse de Man Ray, compagne du cinéaste Louis Chavance puis de Georges Bataille, elle ne tarde pas à faire sien un cercle esthétique qui révolutionne le monde de l'art durant l'entre-deux-guerres. Intellectuelle torturée, artiste à la conscience politique extrême, elle deviendra « la femme qui pleure », amante de Picasso livrée aux exigences du génie que leur rupture rendra folle, cloîtrée dans un mysticisme solitaire jusqu'à sa mort, en 1997. Ses portraits peints par Picasso seront alors vendus aux enchères, et son héritage âprement disputé puisque Dora choisit de tout léguer à l'Eglise.
De Cocteau à Lacan, c'est toute une époque que dépeint Alicia Dujovne-Ortiz. Au détour d'une enquête psychologique passionnante, elle fait défiler dans ces pages une pléiade d'artistes d'avant-garde et de grands esprits et dresse le portrait d'une femme-image toujours mystérieuse, à laquelle la critique contemporaine attribue enfin le rôle qui lui revient.
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