"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Un après-midi d'automne, assise à la terrasse d'un café, je listais avec mon éditeur des idées de chapitre pour Les Sept Péchés capitaux du rock, titre de mon premier livre. "Bertrand Cantat." Un coup de vent glacé m'a fait frissonner. Ou était-ce ce nom, évocateur de mort et de violence ? Dans mon souvenir, le chanteur de Noir Désir s'était disputé avec sa petite amie, l'actrice Marie Trintignant, un été, en Lituanie. Il lui avait donné une gifle, sa tête avait heurté un radiateur, hémorragie cérébrale, elle n'avait pas survécu. C'était un accident, mais il relevait bien de la colère, puisqu'il était l'issue tragique d'une bagarre. En rentrant chez moi, j'ai commencé par rechercher des articles de presse relatant l'affaire. Les titres ont défilé. Je cliquais, lisais, ou plutôt dévorais les informations. Je m'étais totalement trompée. La mort de Marie Trintignant n'était pas un accident. Et si elle n'était pas la seule victime ?» Vingt ans après la mort de Marie Trintignant, Anne-Sophie Jahn mène l'enquête sur une tragédie que l'on n'appelait pas encore féminicide.
Photo de profil de mais_oui_madame
« Désir Noir » @annesophie.jahn
@flammarionlivres
J’avais 25 ans quand Marie Trintignant est morte à cause des coups de son compagnon : Bertrand Cantat
Je ne connaissais pas très bien Marie Trintignant, en revanche je connaissais par coeur les chansons de Noir Désir.
Comme beaucoup j’ai été touché par cette dispute de couple qui tourne mal / a mal fini
Anne Sophie Jahn reprend tout depuis le début et retrace 6 années d’enquête qu’elle a fait au près de personnes qui ont été proches tant de Marie Trintignant que de Bertrand Cantat que de Krisztina Rady et effectivement le doute est grand: «La mort de Marie Trintignant n’était pas un accident »
La journaliste écrit l’omerta autour de Bertrand Cantat, la justice défaillante, la star sacrée par ses fans qui sont capables de tout pour leur idole.
« On paye son crime juridiquement vis à vis de la société mais moralement, le crime existe toujours. » page 125
C’est un livre qui fait sens avec celui de @matpalain « Nos pères, nos frères, nos amis »
« Taire le mal n'est pas le supprimer. »
Ceci n'est pas une fiction.
Été 2003.
Canicule.
J'ai 25 ans.
À Vilnius, en Lituanie, une femme, actrice, tourne un biopic qu'elle a co-écrit sur Colette.
Elle est amoureuse.
Il est une star du rock.
Une nuit, il la frappe.
Elle meurt.
À l'époque, on parle de passion, d'alcool, de drogue, d'une dispute romantique, d'un coin de radiateur qui n'aurait pas dû se trouver là. Aux infos, on voit défiler les images d'un chanteur désorienté et d'une mère qui tente vaillamment de protéger l'image de sa fille des photographes qui tentent de décrocher LE cliché.
Violence. Indécence. Dégoût.
Marie et Bertrand. L'actrice et la star de rock. J'ai été choqué évidemment. Par la brutalité. La tragédie. L'inattendu. La mort d'une célébrité. Le fait qu'ils soient tous deux célèbres. Un peu de tout ça.
J'aimais la musique de Noir Désir.
Anne-Sophie Jahn remet les pendules à l'heure avec courage dans une enquête journalistique qui permet de répondre aux questions restées en suspens, et met en lumière ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit.
Un homme a tué une femme de ses poings. Ni plus ni moins.
Les détails médicaux sont sans appel, les réactions du chanteur non plus. Se plaçant en victime, plaintif, il affirme :« Je n'ai pas de problème avec les femmes, ce sont les femmes qui ont un problème avec moi. »
Glaçant.
Certaines descriptions des conséquences des coups sont difficiles à lire. La détresse des proches aussi.
Quelques années plus tard, Krisztina, l'épouse de Cantat, met fin à ses jours. Autre mort dans son entourage, on s'interroge. Mais le culte du silence s'impose. Stupéfiant de voir à quel point l'aura de Cantat fait des ravages. À quel point les éventuels témoins se taisent encore aujourd’hui par peur des représailles du chanteur ou de ses fans.
La mort de Marie Trintignant est un féminicide.
Je salue le très bel épilogue de ce récit édifiant, sans complaisance, que j'ai lu d'une traite.
Cantat a poursuivi l'autrice en diffamation.
Il a perdu.
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