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Un roman saisissant sur une famille où l'obsession des apparences cache une réalité chaotique.
" Ma soeur aînée et moi avons poussé dans la vase avec peu de lumière autour. "
Messe le dimanche, robes à smocks, vacances sur la côte basque au milieu de gens distingués... Jean, Madeleine et leurs deux filles, Nine et Fleur, respectent toutes les apparences d'une famille bourgeoise à la vie rangée.
Pourtant, quand Fleur, âgée d'une quarantaine d'années, décide après la mort de son père de s'installer dans sa cave pour trier les montagnes de lettres, cartes de voeux, faire-part de décès, objets divers reçus en héritage, c'est une réalité bien différente qui surgit... Tandis que son histoire et celle de ses proches se reforment sous ses yeux, on découvre des êtres beaucoup moins lisses qu'il n'y paraît, au passé et aux secrets étouffants.
Avec une force rare, Des gens comme il faut nous entraîne au coeur d'une famille bouleversante, à la fois unique et toute proche des nôtres.
Florence Chataigner offre un premier roman sur le thème des dysfonctionnements familiales, Fleur la protagoniste fait des recherches afin de lever le voile sur de lourds secrets. La plume est directe, puissante et touchante.
Témoignage, Biographie, Homosexualité, Enfance difficile, Souvenirs, Amour, Famille, Éducation.
Un livre en deux parties avec un premier temps narrative puis la seconde introspective, une oeuvre intimiste et profonde.
"C’est facile de se faire mystifier lorsqu’on regarde des photos souvenirs car on ne prend en photo que des moments joyeux. On sort rarement son appareil au beau milieu d’un drame pour immortaliser l’instant, l’engueulade, l’accident."
"Notre famille forme un drôle d'équipage. Mais à part Nine, chacun essaie de toutes ses forces d'appartenir : aux gens sexuellement dans le cadre pour Jean, aux personnes distinguées pour Madeleine, aux familles entièrement normales dans mon cas. Cette lutte assez misérable nous garde en vie, comme un élan qui nous permet de donner le change en attendant le Graal, appartenir. Vu du dehors cependant, la farce se révèle indigeste."
Ma chronique : Une famille peut être un théâtre de dupes. Chercher des secrets enfouis au fond des armoires peut mener à d'infinies souffrances comme ouvrir un boîte de Pandore !
Le père de Fleur vient de mourir. Elle décide alors de faire l'inventaire de la vie de ses parents. Dans sa cave, les photos et lettres entassées dans des cartons révèlent les failles de cette famille trop parfaite. Elle reconstruit leur monde avant de tout perdre et aussi en espérant la vérité sur ce mariage d'apparence trompeuse. Elle tourne les pages, tente de comprendre, cherche, enrage ou sourit.
Comme une digue qui cède, chaque lecture éveille des souvenirs : elle et sa sœur aînée, Nine, toujours soigneusement vêtues, passent leurs vacances sur la plage de Guétary à l'hôtel avec leurs parents si distingués. On suit chaque personnage de l'enfance à la vie adulte.
Nine bohème, Fleur sérieuse. Jamais elles ne disent "papa- maman".
Jean, le père est raffiné, cultivé, d'apparence extravagante. Madeleine, la mère issue d'un milieu modeste, complexée, paraît transparente. Elle est très belle et toujours mélancolique. Même dans les bras de ses amants, elle ne se dépare pas de son mal de vivre. Jean, derrière ses anxiétés, aime provoquer: plaisanteries grossières ou formules assassines envers son entourage.
Ces deux-là ne sont pas heureux. Englués dans des souffrances passées, des blessures d'enfance, ils n'ont qu'une obsession : sauver les apparences, garder les secrets bien cachés.
Car très vite on comprend que Jean est tourmenté par des penchants refoulés. Son entourage a des soupçons mais n'en parle jamais.
C'est en chuchotant que l'autrice veut se rassurer sur les " fautes " de sa famille, les absoudre, les protéger, leur pardonner. Durant ses recherches dans sa cave, un arbre se dessine sur le mur, grandit chaque jour. Imagination ou réalité ?
Mais chacun sait que l'arbre symbolise la vie en perpétuelle évolution..
Roman très plaisant à lire.
Fleur est décidée, elle va chercher à faire du tri dans les affaires qu’elle a récupéré de chez son père, après sa mort. Elle les a entassés dans sa cave, et se décide à y consacrer un peu de temps pour se remémorer son enfance, sujet qu’elle cherche à éviter le plus possible. Pour ça, elle s’enferme dans cette cave. L’autrice va nous emporter dans cette histoire en alternant 2 temporalités : celle de la découverte des photos ou des courriers dans cette cave de nos jours, et celle du passé de la famille, en partant de la jeunesse de ses parents.
Les parents de Fleur se faisaient un devoir de maintenir l’image d’une famille parfaite, propre sur elle, ayant réussi dans la vie. Il faut à tout prix garder cette apparence : nous sommes « des gens comme il faut ». Mais l’histoire de cette famille est en réalité toxique. Le début du roman, assez marquant, résume d’ailleurs assez bien ce qu’a vécu Fleur et nous plonge directement dans le bain.
L’expression « on ne lave pas son linge sale en public » est bien la devise de la famille. Personne autour d’eux ne prenait réellement conscience de ce qu’il se passait. Une fois la porte fermée, on ne peut pas savoir. Cette ambiance lourde et malgré tout assez sournoise et inexplicable en quelques mots, va rejaillir sur les 2 filles du couple qui vont chercher à maintenir la tête hors de l’eau pour ne pas s’imprégner totalement de leur mal-être. Le passé lourd de la mère et du père aurait pu leur faire prendre conscience de l’importance d’épargner leurs enfants des problèmes d’adulte. Mais en réalité, ils vont se renvoyer la balle entre eux deux, en s’aveuglant eux-mêmes, en ne prenant pas conscience de ce qu’ils faisaient subir à leurs enfants.
L’autrice va nous imprégner de cette histoire, qui s’apparente a priori à son histoire personnelle. En tant qu’adulte, elle a encore du mal à se replonger dans ce passé, qui lui a finalement échappé. Elle est devenue rapidement, par la force des choses, plus mature que ce qu’on attendait à son âge. L’autrice a réussi à nous expliquer tout cela : les apparences sont souvent trompeuses.
En bref, j’ai bien aimé cette lecture, dans laquelle l’écriture fine et fluide de l’autrice nous entraîne jusqu’à la dernière page. L’alternance passé/présent souvent utilisé dans les romans contemporains ne pouvait que me plaire. Une belle réussite malgré des passages qui m’ont un peu perdu, notamment la métaphore de l’arbre dans la cave. A lire !
Je remercie les éditions du Cherche-midi pour cette lecture.
Roman autobiographique, Des gens comme il faut témoigne de l’enfance de l’auteure, dans une famille que l’on qualifie de façon populaire comme étant « bien sous tout rapport » mais qui sous les apparences trompeuses se révèle dysfonctionnelle. Dans les années 80, Fleur et Nine, 9 et 7 ans, grandissent dans un milieu bourgeois, catholique pratiquant de Garches, banlieue parisienne. Après le décès de son père, dans l’atmosphère ténébreuse d’une cave d’immeuble, Florence Chataigner déterre les souvenirs empoussiérés, entassés dans des cartons : photographies, lettres, journaux, objets personnels lui rappelant ses parents et l’ambiance familiale pesante.
« Ma soeur et moi avons poussé dans la vase avec peu de lumière autour » : une mère qualifiée de « réglementaire », qui tient son rôle à la perfection, pour faire face aux facéties de son époux. Leur histoire romantique nait à Guethary, au pays basque, devenu par la suite lieu de vilégiature habituel de la famille. Leur amour parfait s’étiole rapidement : Jean tendrement épris de Madeleine, ne résiste pas à ses tendances homosexuelles. Une nature contrariée et une catastrophe familiale inexorable. Madeleine sombre dans la dépression, Jean dans la culpabilité et les deux soeurs qui émergent d’ une adolescence chaotique prennent des directions opposées : bohéme pour l’une, stricte et « réglementaire » également pour l’autre qui se sent dans l’obligation de veiller sur sa propre mère.
Au fond de cette cave, Florence entrevoit ce qu’était la réalité familiale, elle comprend ce qui au fur et à mesure des années a conduit sa famille à la catastrophe. Un secret de polichinelle, qui comme tous les secrets explose un jour ou l’autre et cause des dégâts irrémédiables. Durant les heures passées à fouiller les cartons et à extirper les souvenirs enfouis, Fleur imagine un arbre pousser le long d’un mur de la cave, symbole de la complexité de sa famille, et dont les ramifications se déploient comme autant de soucis rencontrés durant l’enfance. Ce livre est pour son auteure un témoignage nécessaire à la résilience et qui semble la guider vers la liberté. Un roman intime, courageux, qui dresse un portrait sans fard d’un certain milieu social.
Je remercie les Editions du Cherche-Midi pour ce partenariat.
Des gens comme il faut c'est avant tout l'histoire d'une famille, d'une famille dont il ne faudrait pas gratter le vernis...
On vous l'a déjà dit pourtant, les apparences sont trompeuses et cette histoire en est le parfait exemple.
Après le décès de son père, Fleur décide de descendre à la cave afin de réaliser un tri. C'est donc une incursion dans ses propres souvenirs mais également dans ceux de ses parents et grands-parents que nous allons faire ici. Ainsi, au gré de ses découvertes nous allons retracer l'histoire de cette famille. Pour le meilleur et pour le pire.
Car au delà des sourires figés sur la pellicule se cachent de lourds secrets. Il y a Jean, le père, dont les préférences sexuelles s'orientent vers les TRES jeunes hommes... Il y a également Madeleine, la mère, qui porte la tristesse de ce mariage d'amour mais non charnel et qui ira se consoler dans de nombreux autres bras. Pour finir il y a Nine et Fleur, les 2 filles issues de cette union, l'une portée aux nues par ce père dysfonctionnel tandis que l'on reprochera à l'autre toute sa vie de ne pas avoir été un garçon, de ne pas avoir été assez belle... 2 sœurs diamétralement opposées qui porteront le fardeau de cette vie d'apparences de manières tout à fait différentes.
J'ai vraiment apprécié ce roman dont j'ai été très sensible à l'écriture. Il y a beaucoup d'émotions qui se dégagent de ces pages. Je ne sais pas si c'est un roman autobiographique ou quoi mais on pourrait penser que c'est du vécu tellement ce qui ressort de l'écriture de Florence Chataignier semble juste. Pas de fioritures, juste de l'émotion.
Bon, je dois cependant dire que je suis passée à côté de cette histoire avec l'arbre (ceux qui l'on lu comprendront), j'ai hélas un côté très terre à terre. Je vois a peu près la symbolique mais la conclusion de cette "manifestation" m'a laissée quelque peu dubitative.
Une belle découverte tout de même!
Fleurianne, la quarantaine, se plonge dans les cartons de photos et de lettres de son père décédé. Elle descend régulièrement dans sa cave et ouvre boîte après boîte la mémoire familiale. De façon assez chronologique, elle retrace l’histoire d’abord de ses grands-parents en 1935, puis de ses parents, Madeleine et Jean et enfin de sa sœur Apolline dite Nine et d’elle-même Fleurianne dite Fleur.
Une sorte d’arbre pousse dans la cave qui représente le poids de son héritage familial, des secrets enfouis ou présents sous ses yeux dans ces documents. Un récit intime, tout en introspection, qui raconte une famille dysfonctionnelle dont le souci premier est l’apparence.
Madeleine en épousant Jean accède à un statut social plus élevé alors que Jean affiche une norme souhaitée par ses parents. Il épouse une très belle jeune femme qu’il admire mais il est attiré par les hommes. Véritable tabou, Jean a refoulé son homosexualité pour ne pas jeter la honte sur sa famille. Madeleine après quelques années comprend l’erreur qu’elle a commise mais il est trop tard.
Deux filles naissent de leur union, Nine et Fleur. La première est parfaite et adoré par Jean. La deuxième au contraire est rejetée. On plaint Jean de n’avoir que des filles. Une époque où le patriarcat est présent.
Durant les vacances, Madeleine s’affiche avec ses amants. Les deux sœurs appellent leurs parents par leur prénom. Difficile de grandir entre deux parents obnubilés par leur personne. Elles devront à un moment donné partir, se couper de « l’emprise » de leurs parents toxiques pour pouvoir vivre tout simplement leur vie, sans parler de s’épanouir.
Je reconnais une qualité d’écriture à l’autrice de ce premier roman autobiographique cependant le sujet m’a paru trop intime, le « je » m’a perturbée renforçant le sentiment d’étouffement de cette famille. Un livre bien sombre même s’il parle de résilience. J’espère lire un second roman, sur un sujet différent, car la plume est très belle.
Merci Babelio et Le Cherche Midi pour cette découverte
A la mort de son père, Fleur se plonge dans les cartons qu’elle n’a pu se résoudre à jeter et qui encombrent sa cave. Tous les jours elle va descendre les rejoindre et continuer la redécouverte de sa famille depuis son enfance.
Son père était issu de la bourgeoisie et sa mère a sa beauté pour passeport hors du monde ouvrier. Ces deux situations antagonistes vont mener à une vie d’apparences qui aura plus de poids que la réalité ! Les parents ont énormément de blessures d’enfant, jamais cicatrisées et qui induisent le déséquilibre de leurs filles.
Fleur est emplie de culpabilité, alors que ça aurait dû être l’inverse mais je sais que la pression du “mais que vont dire les voisins ?” est un moyen puissant pour se défausser de ses erreurs et les transposer sur les plus jeunes !
On comprend très vite que c’est un roman autobiographique et que son écriture est un exutoire à la culpabilité qui le dispute à la peine mais aussi à la souffrance du vécu.
L’écriture est agréable mais les mots malaisants ! J’ai eu l’impression que certaines choses revenaient régulièrement et il me semblait stagner dans le livre, en faisant paraître plus longue sa lecture !
Je remercie Le Cherche Midi et Babelio de m’avoir proposé ce livre dans le cadre d’une Masse Critique.
#massecritiquebabelio #desgenscommeilfaut
A la mort de son père, Fleur ne peut se résoudre à jeter les souvenirs accumulés par le vieil homme. Les cartons envahissent sa cave dans laquelle elle descend chaque jour pour se plonger dans les lettres, les photos, les cartes postales, tout le fatras qui a accompagné Jean jusqu’à la fin. Se dévoilent alors les secrets les plus enfouis d’une famille bien sous tous rapports.
Sur le papier, le mariage de Jean, bourgeois élégant et cultivé, avec la jeune et belle Madeleine a tout du conte de fée. Il est fou d’elle, elle n’en croit pas sa chance. De cette union, vont naître deux filles, Nine et Fleur. Elevées en petites filles modèles dans une famille modèle, les deux sœurs savent pourtant que derrière les joyeuses extravagances de Jean et le bon goût de Madeleine, derrière les sourires de façade, derrière les dimanches à la messe, les vacances au Pays basque, derrière ce bonheur parfait, leurs parents vivent chacun un enfer personnel. Homosexuel refoulé, Jean aime sa femme sans la désirer. Madeleine se morfond dans un mariage qui ne la comble pas sexuellement. Nine et Fleur grandissent tant bien que mal au milieu des cris, des larmes, des menaces de suicide, de la tendresse distante de Madeleine, des remarques dévastatrices de Jean.
Désormais quadragénaire et mère de trois enfants, Fleur n’est pas guérie des blessures de son enfance. Durant les heures passées à la cave, elle imagine un arbre (généalogique ?) qui pousse entre les murs. Une façon d’expliquer qu’on n’échappe jamais à sa famille ? Qu’elle peut étouffer ? Qu’on grandit avec le poids des malheurs de nos parents ? Quoi qu’il en soit, Florence Chataignier partage un peu de son fardeau avec ce roman très autobiographique qui illustre le principe d’Anna Karénine : ‘’Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon’’.
Un premier roman très prometteur qui fait montre de beaucoup de sensibilité et de pudeur pour raconter une histoire familiale ‘’comme les autres’’ dans ses dysfonctionnements et leurs conséquences sur les enfants. Et surtout, une histoire de survie, de pardon et de résilience.
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