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« L'autre reine du crime », Le Monde Londres, 1911. La famille Barnabas, à la tête d'une prestigieuse maison d'édition, subit un premier coup du sort lorsque l'un des neveux du fondateur, Tom Barnabas, s'évapore en pleine rue, sans laisser de trace. Vingt ans plus tard, c'est un autre neveu, Paul Brande, qui disparaît dans des circonstances tout aussi mystérieuses. Son corps est retrouvé peu de temps après dans la salle des archives de la maison. Les regards se tournent alors vers les cousins des victimes, les seuls à tirer profit de la mort de Paul. Pour se laver de tout soupçon, ces derniers font appel au détective Albert Campion. Mais certains membres de la famille Barnabas ne sont pas prêts à voir leurs secrets révélés au grand jour...
1911. Tom Barnabas, neveu et associé de la prestigieuse maison d'édition Le Carquois d'Or, disparaît un matin sans laisser de traces, alors qu'il se rendait à son travail...sans jamais refaire surface sous une forme ou une autre.
1931. Paul R. Brande, un des directeurs de la même maison d'édition, disparaît à son tour, dans des circonstances quasi identiques. Paul devait rentrer le jeudi soir précédent pour discuter avec Gina de sujets importants. Quelques jours plus tard, la jeune femme, bien qu'habituée aux absences de son mari, demande à Albert Campion de s'occuper de cette affaire, en toute discrétion, bien entendu: "Ce que j'essaie de dire, c'est que ce n'est pas vraiment inhabituel que Paul s'en aille comme ça pour un jour ou deux sans penser à me prévenir, mais il n'est jamais arrivé qu'il reste absent si longtemps sans que j'aie des nouvelles, même indirectes, et ce matin, j'ai eu le sentiment que je devais...eh bien...simplement en parler à quelqu'un. Vous comprenez, n'est-ce pas?" (Page 23).
Cette curieuse disparition aurait-elle un rapport avec Le Coureur, un manuscrit précieux détenu par Barnabas et Company, le manuscrit inédit d'une pièce de Congreve écrit de sa main et jamais imprimé, jamais copié et jamais lu, jamais mis à la disposition des érudits et des collectionneurs? C'est alors que le cadavre de Paul est retrouvé dans la chambre forte, sans doute mort depuis plusieurs jours, intoxiqué par les gaz d'échappement de la voiture de Mike, garée de l'autre côté de la petite pièce, elle-même fermée à clef de l'extérieur. Pourquoi Mike, qui s'est rendu la veille dans la chambre forte chercher des documents pour son cousin John, n'a-t-il pas vu le corps?
Que cache la façade lisse et bien pensante de Barnabas Limited? A la suite de l'enquête menée par le coroner, le jeune homme est accusé de meurtre avec préméditation. S'agit-il d'un crime passionnel selon le banal schéma du triangle amoureux? D'une vengeance liée au manuscrit précieux? Ou de la malédiction qui, vingt ans, a déjà frappé?
Les personnages:
Gina Brande: épouse de Paul, américaine, styliste amatrice; quelque chose de fondamentalement féminin dans sa personnalité qui incite à la protéger.
John Widdwson: aîné des cousins Barnabas, fils de la sœur du fondateur, directeur administratif de la maison d'édition; tempérament colérique, pompeux et entêté; forte personnalité.
Michael Wedgwood, dit Mike: le plus jeune des cousins; directeur adjoint de la firme; jeune homme poli, aimable, digne de confiance, calme; belle allure; ami de Campion.
Miss Florence Curley: secrétaire du Vieux, le fondateur, puis de John, d'un dévouement et d'une fidélité sans faille, fait presque partie de la famille; on lui reconnaît une intelligence bienveillante et omnisciente; à l'extérieur, crainte et respectée mais tenue un peu à l'écart.
Richard Barnabas, dit Ritchie: frère de Tom, le cousin disparu vingt ans plus tôt; le seul cousin à ne pas avoir hérité une partie de l'entreprise familiale; assume la fonction de lecteur de manuscrit.
Paul Brande: mari de Gina, préoccupé avant tout à démontrer son importance; fanfaron, menteur; personne agréable, qui s'enthousiasme facilement; a beaucoup fait pour la maison d'édition.
Mrs Austin: femme de ménage de Gina.
Alexander Barnabas: avocat et cousin de Mike, fils unique de Jacob Barnabas, excellent dans les affaires criminelles, très bonne réputation.
Scruby: avocat de la famille.
Albert Campion: détective privé, peu porté à l'introspection, ni à l'action.
Malgeforstein Lugg: ancien bagnard, valet de Campion.
Sergent détective Pillow: de la section spéciale.
Des Fleurs pour la Couronne, Flowers for the Judge dans la version originale parue en 1936, a été publié la même année sous le titre Un Homme Disparaît par la Nouvelle Revue Critique numéro 19, puis en 1994 par la Librairie des Champs-Elysées dans la collection Le Masque. Le style est fluide, le ton désinvolte et léger, guère plus engagé qu'un article de dictionnaire: "Même si on dit qu'il suffit de neuf jours pour qu'un sujet d'étonnement devienne un sujet d'amusement, et vingt ans pour qu'il ne soit guère plus qu'un souvenir désagréable, il n'en demeure pas moins que l'étrange disparition de Tom Barnabas en 1911 créa une sorte de précédent dans la maison. Si bien que, conformément à la façon curieusement paradoxale dont l'esprit fonctionne, personne n'y repensa quand, en 1931, Paul R. Brande, un des directeurs, ne se montra pas pendant deux jours." (Page 10).
Les détails revêtant une importance capitale dans la conception des whodunit, Margery Allingham apporte un soin tout particulier aux descriptions et au déroulement des actions: "Mike entra dans la pièce, évitant la chose pitoyable sur le sol, et commença à poser les papiers poussiéreux par terre. A cause de la chaudière de l'autre côté du couloir, l'endroit était sec, avec de temps en temps des courants d'air glacés qui venaient de la porte de la cour. Mike travaillait comme un homme dans un cauchemar, sa haute silhouette mince et son visage sensible profondément creusé paraissaient curieusement enfantins et pleins de désespoir." (Page 33).
Construction: certaines scènes importantes, sont racontées selon le point de vue d'un seul personnage: l'enquête préalable par Gina et le procès par Miss Curley; contrairement aux autres passages du roman, racontés par un narrateur omniscient. Ce procédé suscite des lacunes dans les informations dont le lecteur dispose pour résoudre l'énigme, ce dernier se retrouvant lésé par rapport aux personnages.
Je vous invite à re-découvrir Des Fleurs pour la Couronne écrit en 1936, un roman caractéristique du Whodunit britannique en vogue dans les années 1930-1940: sa construction simple: un crime, plusieurs suspects de l'entourage du mort ayant tous un mobile et l'occasion, des secrets de famille, une disparition inexpliquée des années plus tôt, tout cela dans un style très agréable à lire, vous fera passer un bon moment de lecture, mettant à contribution vos petites cellules grises, comme dirait un certain Hercule Poirot !!
En tant que grande fan des écrits d'Agatha Christie, je ne pouvais pas passer à côté de la découverte de la plume de Magery Allingham, romancière britannique importante dans les romans de whodunit. Elle est la créatrice du personnage de détective Albert Campion, dont cette aventure est la septième enquête, parue en 1936.
Albert Campion est un ami de la famille Barnabas, qui est une maison d'édition réputée. Alors lorsque l'un de ses membres - Paul Brande, la victime - est retrouvé dans une pièce d'archives, sise au sous-sol de l'établissement, après avoir disparu pendant plusieurs jours; le jeune homme est appelé à la rescousse. Il doit défendre Mike Barnabas, qui est accusé du meurtre de son cousin, par amour pour la femme de ce dernier. Mais les choses et les événements ne sont pas aussi limpides qu'il y paraît.
Dès les premières pages, le lecteur est plongé, sans préavis, dans la vie d'Albert Campion et de la famille Barnabas. Il découvre ainsi une maison d'éditions, dirigée par des hommes, qui ne semble pas aussi florissante qu'il y paraît, même si sa renommée n'est plus à faire. Sans préavis, car dans les premiers chapitres, le lecteur est un peu perdu entre tous ces hommes d'une même descendance, que l'on confond un peu beaucoup, sans parler des générations précédentes...
Le fait que le roman date des années 1930 s'en ressent un peu dans l'écriture, le style est détaillé, mais le lecteur ne ressent que peu d'empathie pour les personnages. Bien sûr, l'un des personnages féminins, la femme du défunt, prénommée Gina; étant sous le feu des projecteurs, surtout pendant le procès, l'autrice s'attarde davantage sur son ressenti et sa détresse. Sinon, il n'est que très peu question de sentiments.
Sans spoiler, il est difficile d'être clair. Par contre le lecteur est surpris quant à un événement se produit, et coupe un peu l'herbe sous le pied de l'intrigue. La conclusion de l'enquête tombe comme un cheveu sur la soupe, sans que le lecteur en est suivi le détail, alors qu'il a été assidu à tous les autres développements de l'intrigue. En parlant à demi-mot, la seconde partie de l'investigation; qui n'en est pas vraiment une car personne n'avait demandé à Campion de se poser sur la question, est une disparition qui a eu lieu il y a une vingtaine d'années, et que bien sûr, le détective va résoudre avec brio. Cette fin est bien en adéquation avec le reste du roman, et fait plaisir au lecteur qui aime la justice. (...)
http://lillyterrature.canalblog.com/archives/2020/04/05/38177149.html
Le pitch de départ me plaisait beaucoup car l'intrigue se déroule au sein de la famille Barnabas qui gère au début du vingtième siècle, une prestigieuse maison d'édition. Outre le fait d'exploiter une entreprise familiale, les Barnabas ont choisi de vivre dans des maisons adjacentes à leurs bureaux. Ils ne se quittent donc presque jamais… Paul, l'un des leurs, est retrouvé mort dans la salle d'archives alors qu'il avait disparu depuis quelques jours. Sa femme, Gina, ne s'était pas inquiétée outre mesure, puisque Paul est un électron libre, le feu follet de la maison qui a pour habitude de s'absenter lorsqu'il s'est mis en tête de dénicher un nouveau talent. Les relations que Gina entretient avec Mike, le cousin de son mari, sont rapidement pointées du doigt et ce dernier est mis en examen. Albert Campion, ami de la famille, est appelé à la rescousse pour démontrer l'innocence de Mike. Ce n'est pas la première fois que la famille Barnabas défraie la chronique car vingt ans plus tôt Tom Barnabas s'est volatilisé en pleine rue sans que l'on ne retrouve jamais son corps...
"Des fleurs pour la couronne" est un roman agréable, qui se lit facilement et qui se déroule en plus dans l'Angleterre des années 30, période que j'apprécie particulièrement. Nous en apprenons aussi beaucoup sur la justice de cette époque et sur la tenue d'un procès pour meurtre (on comprend ainsi le titre du livre...). Ce roman a une construction plus classique de "whodunit" (roman policier du début du XXème siècle dont la trame est dédiée à la résolution de l'énigme - à l'instar des romans d'Agatha Christie par exemple) que "Crime à Black Dudley", petit reproche que j'avais fait à ce premier roman. J'ai été un peu déstabilisée par le fait que nous ne disposons d'aucune information concernant Albert Campion, on ne sait rien de sa vie, de son métier ou de sa famille. Et comme nous n'en savions pas plus dans sa première enquête, nous ne sommes guère avancés. Mais tout cela ne suit absolument pas à l'histoire et à la résolution du meurtre !
Chronique complète sur : https://riennesopposealalecture.blogspot.com/2020/04/des-fleurs-pour-la-couronne.html
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