Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Sont ici rassemblées deux suites de pièces, « Marines mineures », tirées de John Marr et autres marins, et « Fruits de voyages d’antan », extraits de Timoléon, etc., que Melville publie plus de trente ans après avoir presque définitivement abandonné la prose à la suite du fiasco de son huitième roman, L’Escroc à la confiance . Ces recueils, bien que parus dans un tirage confidentiel destiné à un cercle restreint de proches, reçurent toute l'attention de l'auteur, qui les composa et les révisa avec soin. Derniers textes publiés du vivant de Melville, ils nous parviennent comme le testament d'un romancier qui fut aussi poète. Confronté à l’oubli de ses contemporains, Melville développe dans ces poèmes une méditation obsessionnelle, tantôt amère, tantôt ironique, sur la création artistique et son devenir, sur la mémoire et sa transmission, sur la renommée et la postérité de l’artiste. Renonçant à l’élan en avant de la prose, l’écriture opte pour le véhicule du vers qui fait retour sur le passé et tente de prendre le temps à rebours. Mais si l’œuvre se souvient de la vie, vie de marin d’abord, dans John Marr, puis du temps des pérégrinations dans le monde méditerranéen de Timoléon, elle s’efforce en même temps de se déprendre du seul mode élégiaque pour s’abandonner à une rêverie immémoriale.
Peu connus en France, et même outre-Atlantique, ces ultimes textes brillent d'une singulière fulgurance qui jette un éclat rétrospectif sur le reste de l’œuvre.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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