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Soho, quartier londonien populaire, se gentrifie à toute allure. Agatha, riche héritière, y possède des immeubles et projette de faire expulser ses locataires. Precious habite avec Tabitha les combles de l'un de ces immeubles, juste au-dessus du bordel où elle travaille. Il y a aussi Robert, ancien homme de main du père d'Agatha et client du bordel ; Lorenzo, cambridgien devenu acteur ; Cheryl alias Debbie McGee et Kevin alias Paul Daniels, un couple de SDF qui vivent dans les sous-sols ; Jackie Rose, policière qui enquête sur les personnes disparues et les réseaux de trafic sexuel. Ces trajectoires se croisent, formant un tissu cohérent : le récit de cette gentrification et des résistances qu'elle suscite. La bataille s'engage entre Agatha, décidée à faire évacuer l'immeuble pour y construire des restaurants et des appartements luxueux, et Precious, érigée en symbole des travailleuses du sexe qui perdraient tout si Soho perdait son âme pour devenir un quartier bourgeois.Fiona Mozley met au premier plan des personnages de femmes fortes dans ce roman foisonnant, à la fois dramatique et burlesque.
Le cadre est identifié sans difficulté : Soho, le fameux quartier de la capitale anglaise. Les personnages qui le peuplent sont encore pour la plupart des locataires et c’est dans ces meublés insalubres qu’officient les prostituées. Autour des dames de la nuit gravitent dans la journée les plus démunis.
Mais le quartier est attractif pour les spéculateurs avides, qui mettent la pression sur les occupants pour les faire déguerpir et récupérer de précieux mètres carré monnayables. La puissante Agatha tente de faire main basse sur les immeubles tandis que d’inquiétants tremblements agitent de temps à autres les murs lépreux des bâtiments.
Résumé ainsi, le propos est limpide; Mais ce serait sans compter avec le talent de narratrice le Fiona Mozley, qui dresse un portrait complexe et terriblement humain de la vie du lieu. Avec une virtuosité dans l’écriture qui donne parfois le vertige.
On est loin du classicisme de Jonathan Coe (que je ne renie pas, loin de là). L’autrice appréhende le récit avec un modernisme et une audace intéressante.
On prend le parti des dames qui louent leur corps pour survivre, même si celle qui incarne la méchante et dont on découvre peu à peu l’histoire exerce une sorte de revanche vis à vis d’un passé difficile.
J’ai apprécié de découvrir cette autrice étonnante et l’ambiance particulière qu’elle instille dans ce roman d’un Londres si différent des clichés rebattus.
352 pages Joëlle Losfeld 1 septembre 2022
Traduction (Anglais) : Laetitia Devaux
Pour ce second roman, Fiona Mozley déplace son regard des bois gothiques du Yorkshire dans lesquels se passait Elmet, pour le bouillonnement des rues Londoniennes.
Au milieu de l'agitation de la capitale, il y a le quartier de Soho avec sa vie nocturne intense, sa saleté, sa pollution, mais aussi son côté cosmopolite, bohème et libéral. Là se dresse un vieil immeuble ; même s’il n’est pas très beau c’est un bien immobilier de premier ordre et Agatha Howard, jeune millionnaire, propriétaire du lieu en a bien conscience. Il est donc temps d’expulser tous les résidents pour le raser et construire des appartements de luxe.
Au rez-de-chaussée on trouve un restaurant français branché, les étages supérieurs abritent un bordel, le dernier étage est occupé par Precious, prostituée nigériane, et sa compagne, Tabitha. La cave quant à elle est peuplée de sdf, toxicomanes et autres marginaux.
Precious, Tabitha et les autres travailleuses du sexe ne vont pas se laisser faire…
A travers toute une galerie de personnages, dont les liens vont émerger au fil du roman, Fiona Mozley parvient à écrire une histoire pleine d’esprit qui est à la fois divertissante et critique. Elle aborde une multitude de problèmes contemporains comme la gentrification des centres ville et le combat des femmes, quel que soit leur milieu, pour se faire une place. Il y est aussi question d’identité, de pouvoir, de richesse et de pauvreté, d’injustice…
C’est un riche tableau de la vie londonienne, peuplé de personnages en trois dimensions qui prennent vie sur la page et de différentes intrigues qui forment un récit tentaculaire.
Des critiques invoquent le terme "Dickensien" et il est en effet approprié par certains côtés. Un petit bémol pour la partie où Debbie/Cheryl se retrouve dans l'abri souterrain qui m’a semblé pas un peu inutile.
Si ce roman est très différent d’Elmet par l’ambiance, le lieu, il y a aussi beaucoup de points communs dans les thèmes abordés. Je me suis investi avec une facilité déconcertante dans cette histoire et la fin est un régal.
Soho, quartier Londonien populaire, se gentrifie. Agatha, riche héritière, y possède plusieurs immeubles et souhaite expulser ses locataires, et notamment les prostituées qui y vivent, pour y construire des appartements pour riches. Elle a de quoi haïr les gens du peuple… son parcours de vie atypique l’a rendue intolérante à la misère humaine.
Dans ce roman, les existences se croisent de près ou de loin, les nombreux personnages se rencontrent ou pas et j’avoue avoir été un peu perdue, au début, entre Robert, client du bordel et ancien homme de main du père d’Agatha, Lorenzo, un acteur, Laura son ex-petite amie, Rebecca, sa petite amie, mais aussi Glenda, sans oublier le personnage que j’ai préféré Precious, une prostituée qui va défendre le lieu dans lequel elle vit et travaille, et qui prend de plus en plus d’ampleur au fil des pages… Et puis, sous l’immeuble des SDF (que je ne nommerai pas, à quoi bon vous perdre, vous aussi !)… Bref, vous le constatez, les personnages sont nombreux, on les suit, on les perd, on les retrouve et on se perd aussi parfois…
J’ai commencé à apprécier ce roman lorsque j’ai lu ces chapitres comme des tranches de vie et sans chercher à faire du lien entre les différents personnages. On frise parfois le burlesque, il faut accepter de se laisser embarquer dans chaque histoire sans réfléchir.
Il y a tout de même un fil conducteur, la résistance de ceux qui ne veulent pas être expulsés face à une femme qui se débat entre ses demi-sœurs, sa mère et ses contradictions.
Ce n’est pas vraiment glauque, même si certains personnages sont pathétiques, d’autres sont flamboyants dans leur misère, c’est souvent touchant, mais je trouve que ça part un peu dans tous les sens.
Ce roman c’est aussi et surtout un immeuble… Le personnage phare ! Autour duquel gravitent tous les êtres humains.
Il me reste de ce roman une ambiance et l’image de cette fin inoubliable.
Merci à Babélio et aux éditions Joelle Losfeld de m'avoir permis la lecture de ce bon roman .On se retrouve à Soho ,quartier londonien où cohabite un monde cosmopolite de prostituées ,acteurs ,hommes de main ,SDF …..Jusqu'à ce qu'Agata ,une riche propriétaire ,décide d'expulser ce petit monde d'un de ses immeubles pour construire des appartements de standing .Mais les occupants comptent bien ne pas se laisser faire .Un roman où foisonne une multitude de personnages attachants dont les parcours vont se croiser .Agréable lecture .
Soho est un quartier emblématique et tendance de Londres dans lequel l'on trouve une grande mixité sociale. Or, il y a quelques dizaines d'années seulement, celui-ci était considéré comme la quartier "chaud" de la capitale de part la présence de nombreux bordels et de trafics en tous genres. On peut donc supposer que l'histoire de ce livre se déroule pendant la période ou le quartier s'est gentrifié.
L'auteure a fait le choix de nous présenter de nombreux personnages tous liés d'une manière ou d'une autre au quartier et plus particulièrement à un très vieil immeuble qui accueille en son sein un restaurant au rez-de-chaussée et un bordel au dessus.
Il y a Agatha, la riche héritière, propriétaire de nombreux biens à Soho dont l'immeuble en question; Precious la prostituée et Tabitha sa compagne, elle-même ancienne prostituée; Robert, un habitué du bordel; Debbie McGee et Paul Daniels 2 SDF vivant dans les sous-sols...
Or Agatha est décidée à expulser tous les habitants de l'immeuble afin de monter un projet immobilier et vous vous en doutez cela ne plait pas à tout le mode. La bataille s'engage entre celle-ci et les travailleuses du sexe.
C'est une lecture vraiment plaisante! Fiona Mozley nous entraine dans les rues (et les sous-sols) du quartier, et on a aucun mal à s'imaginer en faire partie. On s'attache facilement aux personnages surtout lorsque l'on en apprend un peu plus sur leur histoire et sur ce qui les a menés là.
C'est parfois burlesque, souvent touchant. En lisant ce roman, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que cela ferait une très bonne série télévisée.
Une lecture très sympathique que je vous recommande.
J'avais beaucoup apprécié Elmet, le premier roman de Fiona Mozley, alors je me suis réjouie que Babelio propose son second, Dernière nuit à Soho, lors d'une opération Masse critique privilégiée ! Mais le résultat n'a pas été à la hauteur de mes attentes !
Agatha, dernière file d'un membre de la pègre londonienne a hérité un immeuble à Soho de son père, mort avant sa naissance. Mais cet immeuble, laissé à l'abandon depuis nombre d'années, est occupé par des prostituées et des quasi SDF.
Dans un roman choral qui donne tour à tour la parole à Agatha, à sa mère, une bimbo russe, à Precious, prostitue et porte parole des habitants on découvre la faune bigarrée de ce quartier, en pleine évolution qui vacille sur ses bases ... tout comme l'immeuble.
Un roman bavard, sans autre fil conducteur que cet immeuble, m'a semblé manquer de corps. Les personnages évoluent parallèlement sans réelle interaction entre eux.
Precious est le seul personnage qui sort du lot. Elle aurait mérité un roman à part entière montrant son histoire, son évolution ...
Bref, je reste un peu sur ma faim.
Dommage !
Grâce à Fiona Mozley, bien traduite en français par Laetitia Devaux, j’ai plongé dans ce Hot Stew : ragoût fumant (traduction littérale) mais aussi bordel chaud bouillant, situation difficile, pénible et même, si j’ose, merdier impossible (merci Liz pour cette aide précieuse afin de décrypter cette expression). Finalement, toutes ces définitions correspondent à ce que fait vivre Fiona Mozley dans Hot Stew. Ainsi, je comprends mieux pourquoi un titre plus neutre a été choisi pour la version française….
Ce roman qui se déroule la plupart du temps dans Soho, ce quartier emblématique de Londres, est une vraie mosaïque. Les personnages qui, apparemment, n’ont rien à voir entre eux, se rencontrent, s’affrontent, s’évitent et révèlent peu à peu leurs liens. Qu’ils soient sympathiques ou non, leur rôle est important dans un roman tellement addictif que j’aurais aimé qu’il se poursuive encore…
J’essaie de ne rien révéler d’important. Certains utilisent un mot d’origine anglaise, justement, mais je préfère divulgâcher, tellement plus parlant. Merci à nos cousins québécois ! Pourtant, il faut bien présenter cette intrigue nouée autour de Soho.
Finalement, le personnage principal de cette histoire édifiante, est un immeuble. Au rez-de-chaussée, se trouve le restaurant Des Sables et j’apprends que syphilis, choléra ont sévi ici, que Karl Marx et son épouse ont habité le quartier, que les bombes l’ont frappé durant la Seconde guerre mondiale et que des disques, des films l’ont fait connaître bien au-delà du Royaume-Uni.
Bon, je m’égare car j’en étais à cet immeuble, élément essentiel du roman. Sans tarder, voici Tabitha et Precious qui ont aménagé un jardin clandestin tout en haut. Ces deux femmes exercent ou ont exercé ce qu’on appelle le plus vieux métier du monde. Elles se prostituent comme d’autres femmes qui résident dans ce même immeuble. Leurs clients, de tous âges et de toute condition, sont fidèles, des habitués, et ces femmes sont indépendantes.
Intervient alors Agatha Howard, 25 ans, propriétaire de tout le quartier. C’est à son père qui, grâce à des opérations le plus souvent liées à la corruption, qu’elle possède tout cela et veut faire place nette afin de construire des immeubles de standing pour attirer une population bien plus fortunée.
Seulement, Soho a une âme, une vie enracinée autour du commerce du sexe mais aussi des plaisirs offerts par les restaurants, les pubs. Dans ce quartier, vit une population aux moyens plus que modestes payant ou non leur loyer.
Autres personnages croisés durant ma lecture, Lorenzo et Robert Kerr, ont un rôle secondaire mais non négligeable. Il y a Bastian et Rebecca son épouse mais leur couple bat de l’aile car Bastian renoue avec d’anciennes relations : Glenda et Laura.
Quand Tabitha reçoit une lettre de Howard Holdings, dirigée par la fameuse Agatha, elle découvre une forte augmentation du loyer destinée à faire partir les locataires.
Après le rez-de-chaussée, les étages et même la terrasse tout en haut de l’immeuble, Fiona Mozley me fait plonger dans la cave où je rencontre deux personnages affublés de surnoms empruntés au grand ou au petit écran. L’une se fait appeler Debbie McGee et l’autre, Paul Daniels. Avec d’autres paumés, émerge l’Archevêque, censé régner sur ce monde souterrain.
Toute cette histoire débute un jour d’été pour se terminer au printemps suivant. Parmi les quelques personnages principaux, Precious est, de loin, la plus sympathique. Elle prend même la tête de la manifestation sévèrement réprimée par la police agissant au service des puissants.
Ces puissants, justement, possèdent l’argent acquis légalement ou non. Ils se chargent, avec l’aide des autorités le plus souvent corrompues, de faire valoir leurs intérêts.
Dernière nuit à Soho est une fiction passionnante et éloquente qui révèle non seulement des manipulations honteuses, toujours au détriment des plus démunis et, par conséquent, des plus faibles. Fiona Mozley m’a fait vivre une histoire palpitante au cœur d’un quartier emblématique de Londres.
Je remercie Babelio et les éditions Joëlle Losfeld pour ces inoubliables moments de lecture.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Chroniques de la vie ordinaire dans un quartier insolite
À Soho, quartier emblématique de Londres, la mixité n’est pas un concept mais une réalité.
Les gens s’y rencontrent, se côtoient, s’apprécient ou pas, une faune pullule plus ou moins sympathique.
Mais ce quartier pittoresque, qui a vu autrefois des figures telles que Karl Marx et sa femme, est l’objet de manœuvres pour que ceux qui y résident, finissent par en partir. Car s’il est pittoresque il n’est absolument pas rentable.
Agatha qui possède la quasi-totalité des immeubles, commence par effectuer une grosse augmentation des loyers en attendant de pouvoir remplacer ces misérables de tout poil par des gens plus aisés et plus présentables.
Mais la résistance s’organise et certains vont se révéler.
C’est l’occasion pour l’auteur de dresser des portraits hauts en couleurs et de faire vivre ce quartier par des dialogues savoureux.
En chapitres courts, de l’été au printemps, le lecteur va vivre au rythme de cette rébellion.
Ce sera en première ligne la confrontation entre deux femmes, Agatha et Précious. Deux beaux portraits.
« C’est étonnant que Precious soit à ce point attachée à cet endroit. Soho est sale, pollué, et il s’y passe plein de trucs pas beaux à voir...
Mais elle y voit aussi une certaine tolérance, des gens différents qui se mélangent...
Elle ne sait pas vraiment ce qu’est un foyer, mais elle suppose que ça a quelque chose à voir avec des amis, de la famille, et le fait de vivre dans un endroit qui vous marque pour le meilleur ou pour le pire, un endroit où vous imprimez votre marque pour le meilleur ou pour le pire. Un endroit qui conserve votre empreinte comme une chaise moelleuse dans laquelle vous vous êtes si souvent assis. »
Fiona Mozley nous montre les manipulations honteuses, les complicités coupables dont Agatha va pouvoir bénéficier.
Cette galerie de portraits, tisse l’étoffe particulière de ce quartier et montre qu’au-delà des différences il peut y avoir des affinités, des connivences.
Les chapitres courts donnent une impulsion, des images qui affluent, un décor qui s’affine.
Les dialogues sont réussis et sont le sel de l’histoire.
Le printemps sera-t-il celui du renouveau ?
Vous le saurez en lisant ce roman foisonnant entre misère et burlesque.
Merci aux éditions Joëlle Losfeld et à Masse Critique Babelio pour cette lecture en avant-première.
Chez votre libraire dès le 1er septembre.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/08/15/derniere-nuit-a-soho-fiona-mozley/
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