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La Première Guerre mondiale a marqué d'une empreinte profonde la création artistique des premières décennies du XXe siècle. Nombre de peintres - Georges Braque, Otto Dix ou Fernand Léger - et d'écrivains - Henri Barbusse, Céline, Ernest Jünger et Hemingway - ont dépeint et retracé le quotidien de ces quatre années de guerre. Nicole Durand s'intéresse aujourd'hui dans cet
ouvrage richement illustré aux objets que les Poilus, ces soldats de la Grande Guerre, ont fabriqués dans les tranchées à partir de balles et d'obus.
Si un art des tranchées existait dès la guerre des Boers (1899-1902), c'est véritablement durant cette guerre de position, cette véritable première « guerre de ferraille », que cet artisanat militaire prend toute son ampleur. La guerre de mouvement s'étant rapidement enlisée, le soldat, à la recherche d'un dérivatif à la tragique situation matérielle et morale qu'il vit, a exploré les possibilités abondantes qu'offraient les obus qui jonchaient les campagnes. Par milliers, ces combattants venus de tous les milieux, de tous les métiers, de toutes les nationalités, ont réalisé des oeuvres pour la majorité naïves, voire brutes, se révélant parfois de véritables réussites du style Art nouveau. Cette « orfèvrerie des tranchées » comprenait au départ des objets, nés de la pénurie, dont les
soldats se servaient au front : briquets, porte -plume, coupe-papier, témoignaient de l'importance du tabac et du courrier sur le champ de bataille. Cet artisanat fit ensuite office d'une monnaie d'échange avant de se révéler d'authentiques témoignages d'affection que les Poilus, Fritz, ou encore Tommies envoyaient à leurs proches : bagues, bracelets, porte -bonheur pour ne citer que quelques exemples. De la Grande Guerre à ces toutes dernières années, on trouvait encore de tels objets dans beaucoup de foyers en France comme dans les autres pays qui ont fourni des combattants au premier conflit mondial. Aujourd'hui, afin que ces objets ne perdent pas leur signification, Nicole Durand a entrepris de mettre en valeur ce patrimoine, témoin de souffrances et souvent de faits héroïques. Ce livre rend donc hommage à ces orfèvres des tranchées, le plus souvent anonymes, au travers d'un prisme peu connu qui permet d'entrevoir l'humanité de ces soldats de la Grande Guerre. Dans son texte, l'auteur donne un éclairage nouveau sur la symbolique de cet artisanat militaire, où des thèmes comme le patriotisme, la foi, le besoin de protection, la peur de la mort ou encore le désir féminin s'expriment.
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