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Onze nouvelles écrites pour le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin, sur le thème général de la frontière, qu'elle soit réelle, matérialisée par un mur ou pas, imaginaire ou symbolique.
Difficile de parler de mur séparant des pays sans penser à Berlin, qui se trouve au centre de deux histoires.
L'une met en scène un maître des clefs, à savoir un jeune garde zélé mais amoureux, qui possède la seule ouvrant la porte donnant accès à d'anciennes lignes de métro permettant le passage vers l'ouest. Dans l'autre, une nageuse, qui voulait fuir les produits dopants transformant son corps au nom de la toute-puissance sportive de la RDA, voit les murs de sa prison se fissurer, comme en une allégorie de la chute du mur.
Pierre, un ado dont la connerie de trop lui a valu une exclusion de son école, passe une semaine sur un chantier avec son père maçon portugais. Expérience qui lui permet de se rendre compte qu'en construisant un mur il en a fait tomber d'autres.
Mais c'est surtout la frontière qui est évoquée dans la plupart des récits.
Celle que des gens tentent de plus en plus de traverser pour fuir leur pays et qui fait dire à d'autres : « tant qu'il y aura des frontières, il y aura un peu d'argent à se faire ».
Lorsque la frontière est une rivière entre deux pays en guerre où des enfants se demandent ce qu'il y a sur l'autre rive, il suffit parfois d'un ballon envoyé d'un côté à l'autre pour que la rencontre se fasse.
Même une zone interdite entre deux parties irréconciliables d'une île peut se révéler pleine de surprises, pour qui se lance bravement à la recherche de son chat.
Les frontières peuvent être psychologiques, comme autant de barrières qui ne demandent qu'à tomber. Lors d'un voyage en camion avec un père routier pour un jeune garçon qui vient de réussir son bac avec mention, ou après une prise de conscience en classe d'une jeune fille qui se refermait sur elle-même, au point d'avoir accroché sur la porte de sa chambre la pancarte : « Entrée interdite ».
Comme dans tout recueil de nouvelles, les styles et les tons varient beaucoup, chaque auteur amenant son univers personnel, sa façon de voir de l'autre côté du mur. On passe ainsi de récits très réalistes à d'autres plus oniriques, voire fantastiques comme celui où Alex revit la même journée, entre son mur informatique par lequel il communique et un mur physique qui produit des bruits étranges.
L'humour est également présent, dans une mini tragi-comédie qui se déroule en 1959, dans laquelle des éleveurs suisses deviennent braconniers pour sauver les races bovines helvétiques.
Mais le recueil se referme sur une note bien sombre, dans une dystopie glaçante qui fait resurgir de mauvais souvenirs de construction de murs, dans une île où la vue de la mer ne fait pas le poids face à la peur des autres portant la paranoïa humaine à son paroxysme.
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