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Pour la première fois, David Tremlett, artiste anglais né en 1945, se prête au délicat exercice de la rétrospective, occasion de prendre toute la mesure d'une oeuvre à la fois exigeante et sensible, mêlant peintures, sculptures, dessins et compositions murales.
Dès le début des années 1970, cet artiste nomade est un des tous premiers créateurs à aller à la rencontre d'autres cultures, particulièrement en Afrique, Asie, Océanie et Amérique centrale, et à en nourrir sa création picturale.
On trouve à l'origine de sa démarche le refus de s'inscrire dans une tradition artistique nationale qui, tant dans le domaine de la peinture que de la sculpture, apparaît trop académique à ses yeux. Ce refus va orienter de manière déterminante son travail, structuré par deux éléments principaux : le voyage, avec ce qu'il comporte de dépaysement, déplacements, découvertes, observations attentives et rencontres, et le désir de se situer en marge des catégories artistiques établies et de se libérer du poids de sa culture d'occidental.
De là découle l'emploi exclusif de matériaux considérés comme mineurs, tels que le pastel, le crayon, le papier, le pigment pur, et aussi le développement, depuis 1976, de compositions monumentales mais éphémères, réalisées directement sur les murs des lieux d'exposition.
L'élaboration de ses oeuvres s'articule généralement en deux temps. Le temps du voyage, d'abord, il fixe les manifestations de la nature, du paysage, les formes de l'architecture, " le fugitif, l'immatériel " par des notes visuelles (plans, couleurs, graphismes singuliers, pigments, gammes chromatiques) ou phonétiques (mots usuels, noms propres, bruits, musiques) ; il les recueille et les consigne dans une sorte de journal de bord. Puis, au retour, commence un travail de décantation : l'artiste reprend ses notes et, dans un langage épuré, réinvestit les signes, événements, sons et couleurs, autant de sources qui deviennent à leur tour la matière d'un dialogue avec l'architecture d'un lieu, tout particulièrement pour la création des wall drawings, dessins muraux au pastel.
D'une forme plutôt conceptuelle au début des années 1970, intégrant des photographies ou des bandes magnétiques enregistrées, ses oeuvres ont acquis, à partir de 1976-77, une dimension plus sculpturale et monumentale, avec des compositions réalisées à l'aide de pastels sur papier ou directement sur les murs ; des wall drawings seront créés spécifiquement à l'occasion de cette rétrospective. On découvrira également des sculptures, des maquettes, des photographies et un ensemble de livres d'artiste, d'estampes, de pièces de céramique ou de mobilier, parmi lesquels des oeuvres encore inédites.
Cet ouvrage, retraçant l'ensemble des recherches de l'artiste, rend ainsi compte de l'itinéraire sensible de l'auteur, à travers des oeuvres marquées par le métissage des cultures et la muralité.
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