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du sahélien, il a la taille et la réserve naturelle.
tout est mesuré chez lui. banquier de métier, il cultive naturellement la discrétion. alors, ministre, premier ministre, c'est véritablement le jeter dans la fosse aux lions. personne ne ressemble moins que lui à un politicien. l'exercice du pouvoir lui pèse, surtout à cause de ses fortes convictions religieuses qui lui recommandent l'humilité. pourtant, il lui aura fallu pour la seconde fois, se faire violence et accomplir sa part de destin dans l'histoire de son pays.
une première fois, c'est le président kountché qui avait fait appel à lui, c'était en 1983. et puis, en janvier 1996, nouvel appel du pays. même devoir de se mettre d'abord au service de la nation. pendant près d'un an, entre les militaires plutôt raides et les civils tout à leurs ambitions, il naviguera avec pour seul cap le salut de la patrie et pour viatique sa sincérité, son absence d'ambition personnelle, et comme il le dit lui-même, entre précarités économiques et convulsions politiques.
ce témoignage, qu'il a fallu lui arracher, nous plonge dans les intrigues du pouvoir politique en afrique. comment forme-t-on un gouvernement au lendemain d'un coup d'etat ? comment s'établissent les rapports de force entre civils et militaires ? quelles sont les réalités des liens entre bailleurs de fonds et pouvoirs africains ? quel est le jeu véritable des politiciens ? a toutes ces questions, les réponses, toujours sincères de boukary adji.
un voyage passionnant à l'intérieur du pouvoir africain.
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