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Né en 1972 dans une famille ouvrière, Damien Deroubaix grandit dans une banlieue lyonnaise, davantage bercé par une culture populaire que par le lointain monde de la peinture. C'est à l'âge de 18 ans, lors d'une sortie de classe, qu'il se retrouve face au chef-d'oeuvre de Picasso, Guernica. L'artiste évoque encore aujourd'hui un « choc émotionnel » ; il découvre alors sa vocation et se jette à corps perdu dans l'art. Il se forme aux Beaux-Arts de Saint-Étienne puis à Karlsruhe et a depuis réalisé de nombreuses expositions, ainsi que des résidences à Berlin et à New York. Ses oeuvres sont aujourd'hui présentes dans d'importantes collections françaises et internationales dont plusieurs FRAC, le Centre Pompidou ou encore le MoMA de New York.
Essentiellement peintre, Damien Deroubaix s'aventure pourtant sur d'autres supports, créant des oeuvres qui se déclinent, se connectent et se télescopent. Le dessin occupe une place primordiale dans son processus de création et, sans se sentir sculpteur, l'artiste ressent parfois le besoin de passer en trois dimensions avec des sculptures et des installations. Il puise son inspiration partout et multiplie les références, de l'histoire de l'art la plus « traditionnelle » à une culture metal beaucoup plus actuelle et subversive. L'oeuvre qui donne son nom aux deux expositions de Saint-Étienne et Strasbourg, Headbangers Ball, en est le parfait exemple. Cette peinture grand format est baptisée d'après une émission de MTV diffusée dans les années 80 et 90, dédiée aux vidéo-clips heavy metal. Le titre occupe le centre de la toile, encerclé par divers symboles et personnages qui traversent l'oeuvre du peintre et illustrent bien son esthétique noire et son éclectisme : des squelettes siamois, une chauve-souris, des torches enflammées symboles d'une groupe de metal, une statuette à clous Nkisi du Congo découverte dans un musée d'ethnologie de Boston, une tête de cheval reprise d'un tableau de Delacroix, etc.
L'exposition du musée d'Art moderne et contemporain de Saint-Étienne présentera la production la plus contemporaine de Damien Deroubaix, principalement sa peinture. À Strasbourg, l'exposition s'élargira à des oeuvres plus anciennes ainsi qu'à d'autres supports tels que le dessin ou la sculpture. L'ouvrage proposera de retrouver l'ensemble des oeuvres exposées dans les deux musées, offrant ainsi un panorama du travail de l'artiste. Un essai de Julie Gandini (conservatrice au MAMCS) reviendra sur la présence du chamanisme dans les oeuvres de Deroubaix, proposant des clés de lecture des oeuvres et explorant les parallèles existant entre l'artiste et la figure du chaman. Un autre essai signé par Estelle Pietrzyk (conservatrice en chef du MAMCS) examinera les rapports entre le septième art et les oeuvres de cet artiste résolument cinéphile. Un long entretien avec l'artiste viendra clôturer l'ouvrage, mené par Martine Dancer (conservatrice au MAMC+), témoin des débuts de l'artiste lorsque celui-ci étudiait à Saint-Étienne - l'occasion de retracer un parcours atypique et passionnant.
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