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Le lecteur est emmené dans l'errance d'un personnage perdu dans un environnement qui lui est étranger. Il s'agit ici peut-être d'un migrant fraîchement débarqué sur la côte italienne. Le récit ne confirmera pas cette sensation mais on y vit une étrangeté telle que celle du récit minutieux, La promenade, de Robert Walser. Le personnage principal apparaît en silhouette. Personne ne le voit vraiment.
Contrairement aux autres personnages rencontrés et les lieux parcourus qui présentent une caractérisation parfois quasiment photographique. De la sorte, Corso à contre-main est comme un cortège de carnaval que l'on prendrait à contre-sens. Surprenant et déstabilisant avec la conscience de ne pas être à sa place. En espagnol, corso a contramano désigne aussi le fou, ou celui qui est perçu comme tel, en prenant à revers le chemin attendu, malgré tous les avertissements.
Le personnage du récit incarne cette figure du fou. Il porte une attention inadaptée à son environnement. Tout y devient signifiant et est pris au pied de la lettre. Là apparaît ainsi une forme de glossolalie. L'italien, langue étrangère de son environnement immédiat est compris comme une suite quolibets à son égard. Il tente de supporter cette langue et ce monde qui ne semble pas vouloir de lui tout en continuant à avancer droit devant lui.
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