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Les Cahiers du cinéma poursuivent l'exploration de l'univers de Pedro Almodóvar, qui se dessine à travers entretiens et documents de travail (photos, dessins, textes partitions, maquettes). La présente réédition est augmentée de deux chapitres consacrés aux derniers films du cinéaste : « Parle avec elle » (2001) et « La mauvaise éducation » (printemps 2004) En 1989, Femmes au bord de la crise de nerfs sortait en France et attisait la curiosité pour un réalisateur de comédies très espagnoles et très originales : Pedro Almodóvar. En 1999, un mélodrame, Tout sur ma mère, donnait toute la mesure d'un très grand cinéaste : Pedro Almodóvar. D'un film à l'autre, de l'effet de surprise à la consécration, le chemin parcouru est grand. Il est aussi très personnel. Des femmes au bord de la crise de nerfs aux femmes en pleine crise de larmes de Tout sur ma mère, se raconte l'histoire d'un cinéaste qui a su imposer un univers fort, très repérable, et nous y entraîner avec une liberté qui bouleverse les repères.
Le parcours de Pedro Almodóvar est plein de ces contrastes frappants qui soulèvent l'admiration, mais surtout les questionnements. Du rire aux larmes, du rose au noir, du Madrid « underground » de son premier long métrage, Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980), à la scène des Oscars vingt ans plus tard, quel est le fil qui relie entre eux les films et donne sa cohérence à l'oeuvre ?
De l'écriture du scénario au choix des lettres et du graphisme du générique, Almodóvar est l'auteur complet de ses films. Sa « griffe » est particulièrement sensible dans la conception des décors, où l'on retrouve toujours une variation, plus ou moins marquée, sur cette inspiration pop et kitsch devenue, peu à peu, un véritable style Almodóvar. Mais le contrôle artistique du réalisateur se manifeste aussi dans la direction des acteurs, qui est chez lui un exercice de précision dont il règle entièrement la partition. Sans doute est-il possible, aujourd'hui, de mieux deviner le cinéaste derrière ses films, de plus en plus. Tout au long de ses entretiens avec Frédéric Strauss, la parole du cinéaste se déploie librement, rompant avec les limites de l'interview pour varier les discours. Evocation de souvenirs d'enfance, explication technique d'une scène, récit d'un scénario jamais filmé, commentaire amoureux et cinéphilique de films fétiches, interprétations personnelles de la signification d'un objet, d'une image, d'un personnage... Les interventions de Pedro Almodóvar sont aussi prolifiques que l'univers où elles nous guident. Un univers qui se dessine également à travers les documents de travail du cinéaste et de ses proches collaborateurs : photos, dessins, textes, partitions, maquettes... qui permettent de retrouver le mouvement d'essort d'une création qui libère une énergie très inventive.
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