"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Les allumés décidément ont la vie dure. Même morts ils continuent, comme vieilles ampoules, à grésiller. Heureusement, la plupart sont muets. Mais celui-là tu peux pas l'arrêter. C'est marmelade et purée. Oui, il y a des morts, il faudrait les ?inguer. Votre obligé, Gaspard Staccato » Le
Avec ce petit opus , Alsin Cadéo , le jongleur de mots nous livre un ouvrage fort original ... à la fois triste et drôle ... ne jamais se prendre au sérieux c’est le mentra ce qui n’empêchera pas cette âme de régler quelques comptes avant le grand passage ...
Toujours un plaisir de lire Alain Cadéo, qui fait partie de ces auteurs que j’apprécie particulièrement car la sincérité affleure dans ses écrits , il ne vend pas son âme ...
https://www.alombredunoyer.com/confessions-alain-cadeo/
Monsieur CADEO, mon cher Alain,
Devrais-je plutôt dire défunt Gaspard Staccato,
Paix à ton âme d’écrivain jamais rassasié qui nous offre des écrits lumineux, hommage à ton style érudit qui illumine l’horizon incertain et reconnaissance à ton cadeau qui déconfine notre quotidien.
« Vos mots en font partie. Quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent, ils sont comme lucioles veloutées et brillantes au-milieu des tourbillons et spirales qui m’entourent. »
Avertissement
Si ta plume est parfois inaccessible et requiert de posséder Littré, Gaffiot et autre grand Robert à proximité, jamais le lecteur n’a envie de renoncer. Si je confesse m’être énervé, avoir posé le livre de rage, le désir de culture, le cours de philosophie et la beauté poétique ont systématiquement repris le dessus.
Oui, lire Alain CADEO n’est pas un long fleuve tranquille et se mérite. Mais lire Alain CADEO vous grandit.
Petit livre de chevet dont la dégustation est aussi intense qu’un bon armagnac millésimé, il est un fort antidépresseur naturel, à l’instar Des mots de contrebande.
Toute recension doit être honnête, tout avis doit être aussi juste que possible et donc demande une argumentation équilibrée.
« Ce qui est amusant dans ma situation, que j’espère transitoire, c’est que le Temps, vieux familier, ici piétine, rote, fait du sur place, déraille et m’expédie en un éclair sur mille situations vécues ou non. […] Le Temps donc, ce salaud, ivre, parkinsonien, bègue et gâteux me laisse à loisir tout visiter dans de longs travellings sautillants comme une vieille pellicule, un tango d’automates détraqués, avec, supplice raffiné, parfums, odeurs, sensations hachées du toucher et même des couleurs ! … Enfin … une sorte d’épaisseur, de l ‘incarné… une dégueulante orgie de sentiments mixés. Un cirque d’émotions. »
Contrariété
Alors oui je le confesse Alain CADEO, vous m’avez contrarié. Vous l’homme de lettres, vous vous abaissez à cette novlangue de mer** et oubliez notre sublime langue française. Vous succombez à l’appel du spam et rien que pour cela, je vous en veux.
Et pour autant, je reprends totalement à mon compte les écrits de ton éditrice. Je ne renie aucune de ses phrases. Certes elle te connaît bien, elle n’ignore pas tes évasions littéraires, mais elle a parfaitement cerné ce mystérieux Gaspard. Oui cher Alain CADEO, quel bonheur de lire tes écrits métaphoriques s’apparentant à des tableaux de maître, des natures mortes ciselées jusqu’au moindre détail… Et en même temps qu’il est étonnant, perturbant et finalement tellement logique de retrouver ton style littéraire désuet et des artefacts de d’jeuns ô combien modernes !
« Et rien ici pour se poser, dans ce chaos indescriptible, qui, à jamais, me demeure étranger. Mais ce bordel, je n’ai pas d’autre mot, c’est mon chez moi, c’est mon château, mon labyrinthe, ma nécropole et ses soldats d’argile, ma Mesa Verde, mon épave, mon Titanic, une armada coulée dans les grands fonds de ma mémoire… »
J’étais à des années lumières de m’attendre à découvrir ce terme spam (oui définitivement il m’a marqué je te l’ai confessé en préambule de cette lettre) et autre « bordel » couchés sur le papier.
Que d’ironie et de comique dans les réponses de tes correspondants. Que tu as du t’amuser à rédiger ces confessions, que le confinement a du te paraitre interminable à la lecture de tes propos. S’exprimer, conserver une trace, enseigner, expliquer… le papier mais aussi le réel, l’échange, la rencontre, la discussion. Ces derniers nous ont tant manqué. Définitivement rien ne remplace la relation sociale, rien n’est plus fort que la rencontre réelle, le fameux #IRL pour m’exprimer modernement également. Garder le contact avec Zoom, Skype, Teams, Meet j’en passe et des meilleures est agréable mais… Pardon peut-être que je te parle chinois.
« En effet, ce que vous ne dites pas maintenant et qui traverse votre cœur, demain aura pâleur des choses oubliées. Oubliées, peut-être, mais remisées et bien vivantes… et vous mettant grappin dessus dès que vous serez, comme moi, passés de l’autre côté. Et oui, ne pas remettre au lendemain ce qu’il faut dire ou taire le jour même ! »
Rendez-vous
Je m’arrête là, pas par sécheresse d’arguments ou poil dans la main, pas parce que je suis pressé ou ne veux davantage t’importuner, mais simplement parce que moi aussi finalement je m’abaisse à passer par les réseaux, à t’expédier mon ressenti de manière impersonnelle.
Autant en garder sous le coude comme on dit, autant attendre ce jour prochain où nous nous reverrons, où le temps s’écoulera sans que l’on s’en aperçoive. Que j’ai hâte mon cher Alain CADEO de partager ce verre de l’amitié, d’échanger et de profiter.
J’implore ton pardon si je t’ai … emmerdé mais espère ne pas être flingué.
En fan absolu, en lecteur adorant le fond et les mots, en simple personnage lambda, je ne peux que recommander et inciter à la lecture de Confessions ou les spams d’une âme en peine.
Merci Florence et Jean-Philippe d’éditer ces bijoux. Merci aux Editions La Trace.
« Ce spam-livre est un piège délicieux expédié par un grand écrivain. » Mohammed Aissaoui, écrivain et journaliste.
Clic, lumière !
« Ici de pas ciel étoilé. »
Alain Cadéo est un maître du mot. Gaspard Staccato écrit à de parfaits inconnus. Il lance les dés et tant pis si ses messages plongent dans le versant des spams. D’aucuns finiront par ouvrir l’intriguant, le message de trop, rien que par curiosité (au départ). Et là, les amis, ce texte devient un tapis volant. Gaspard Staccato n’est ni mort ni vivant. Un homme entre deux vagues, miroir et exutoire. Il rassemble l’épars au fond de lui, l’immanence, herbe fauchée, la conjugaison de ses expériences, le plein de sa vie, l’encens des rois, le parfum rare. L’authenticité exaltée d’un poète, d’un homme éveillé, Gaspard Staccato pour qui connaît la plume d’Alain Cadéo saura le reconnaître. Et comme on l’aime ce Gaspard, le mage masqué. Les échanges avec les internautes sont savoureux, subtils, et souvent, dans cette gravité qui se heurte à l’âge et à l’urgence du dire en loyauté. Gaspard Staccato est invisible. C’est le vif de l’intériorité, d’une âme en quelque sorte, l’arborescence qui envoie ces spams hédonistes.
« C’est aussi éprouvant et vaste que ce que durent ressentir les premiers grands navigateurs en quête de nouvelles terres. »
Les mails sont un kaléidoscope, loin de la sphère éphémère et futile. Ici, c’est le souffle de la vie qui élève son chant de multitude. Il y a la fusion de la virtualité et de la confiance dans les messages envoyés par Gaspard et des destinataires qui vont briser leur carapace subrepticement.
« Ou l’élancement fou, acharné, permanent, solitaire. Un seul sujet, une obsession : le rêve inachevé d’un Gaudi. »
Confessions à spams (bras ouverts) corbeille de blé fraîchement coupé. L’ordinateur enchanté, regain et lien. Ici, vous prenez les syllabes à peine nées d’un mail théologal. Les échanges sont sincères et lucides.
« Faut-il l’éternité pour découvrir qu’une seconde peut contenir tous les sentiers, toutes les joies d’un seul coup révélés ? C’est nous qui sommes nos propres geôliers. »
Les mails sont vigoureux : délivrances, des prières sereines, le pain pour un lendemain meilleur. Gaspard Staccato n’a aucune peur. Il est dans la posture de l’accueil. Le verbe foison et l’esprit en posture d’épiphanie. Souvent le rire fuse, il soulève son chapeau, les papillons s’envolent. Les mails sont la marelle du cœur. L’aurore boréale et son mystère dévoilé.
« Nous qui sommes l’étincelle dans une nuit sans fin, arrières petits-fils des crapauds et des anges, enfants solaires du crime et de la bonté. »
« Confessions » altruisme et magnanimité, le regard en plein champ, coquelicots renversés sous les rires et les confidences. Port où l’on ne peut que retrouver la sagesse dans un rendez-vous avec l’ultime et l’urgence. Il y a des livres clairières et plages infinies, déserts étoilés, myriade en plein vol et soupirs. Celui-ci est le Tout. Un livre brûlant, d’une belle contemporanéité, un livre sceau et socle, un ami. Alain Cadéo, merci ! Publié par les majeures Éditions La Trace.
Ses "Mots de Contrebande", les premiers lus d’Alain Cadéo m’avaient déjà enchantée. Là, il m’a fallu attendre, contrairement à d’autres privilégié(e)s, la parution de ses "Confessions ou les spams d’une âme en peine" pour en avoir connaissance. Ils n’avaient pas atteint ma boîte électronique. Staccato, tu vas avoir de mes nouvelles.
Monsieur Staccato, très cher Gaspard,
Enfin, "très cher", tu ne le mérites guère après le coup que tu m’as fait… Bon, je suis désolée de te tutoyer d’emblée mais c’est une habitude, "je dis tu à tous ceux que j’aime/même si je ne les ai vus qu’une seule fois/je dis tu à tous ceux qui s’aiment/même si je ne les connais pas…". Et toi, que tu le veuilles ou non, je suis certaine que nous nous connaissons. Tu utilises des mots sublimes, divagations d’un mort-vivant, certes, mais divagations d’une subtile élégance, digne d’un auteur que j’aime tant. Tu aurais voulu le plagier que tu ne t’y serais pas pris autrement. Son phrasé poétique, ses mots ciselés à l’envi, ses réflexions, ses idées choisies, jamais tu n’aurais pu les égaler sans avoir farfouillé dans ses cahiers. Comment as-tu fait ? Tu le sais, forcément, que jamais, il ne s’en départ. Tu l’as fait passer pour mort, lui as piqué ses idées, ses colères, ses désirs et tu les as adressés à des blogueurs triés sur le volet, véritables bouteilles à la mer. Je n’en fus pas. Alors, tu peux dire que tu n’y es pour rien, je n’en crois pas un mot.
Si j’avais reçu le moindre message, naturellement, je t’aurais découvert, capable de le faire les yeux fermés. Ses textes, je les savoure depuis toujours, je les admire, les récite à voix haute. Bien sûr, tu peux le dire "Ah on est loin du bon roman bien ficelé avec ses trucs et ses attentes, ses ribambelles de pantins pieusement mis en scène…", bien sûr, mais te rends-tu compte que tu le dénigres, là. Ton histoire vole bien au-dessus du lot, tu es là et pas là, certes, mais tes mots sont les mêmes. Qui pourrait écrire aussi bien, dire l’amour et le désespoir, les regrets, les envies ? "Je vous en prie, répondez-moi, si vous avez ne serait-ce qu’un brin d’affection ou de pitié, une virgule d’attachement, un soupçon d’intérêt, me laissez pas tout seul dans cet horrible vide qui est comme l’antichambre d’un monstrueux charnier." Tu peux pleurer maintenant, si tu avais mieux choisi tes destinataires, tu n’en serais pas là, je t’aurais répondu, moi, je t’aurais dit "Reviens, écris-nous encore et encore, ne passe pas de l’autre côté."
Cher Gaspard, l’heure a sonné de revenir d’entre les morts, d’ôter ton masque, Staccato n’est plus, je vous ai reconnu, Monsieur Cadéo …Ton éditrice a raison, Alain, tu nous…et pourtant, tes spams, j’aurais adoré les recevoir dans ma boîte d’indésirables, tu as mon adresse après tout.
Alors, ton recueil de pensées, tes mots à nul autre pareils, ton autocritique facétieuse de grand auteur, tout cela est magnifique. Mais de grâce, ne nous refais plus ce coup et reste parmi nous.
Geneviève, lectrice, admiratrice.
https://memo-emoi.fr
Cher Alain,
Dans Les mots de contrebande, j’ai foncé tête baissée dans mes flâneries d’enfant blessée par l’apprentissage ardu de notre belle langue, et j’avais ouvert ma besace, comme j’ouvrais un dictionnaire pour engranger ces mots retors et pourtant tellement désirés.
Avec Confessions, mon esprit s’est tendu comme un arc à la limite de la douleur.
J’ai respiré un grand coup, et immédiatement je me suis dit que si mon dossier Spam se remplissait de mots de cette qualité, sans faute et familiarités malsaines, je leur ouvrirais un dossier spécial « Trésors.
Cinquante pages plus loin la magie Cadéo opérait, je trouvais des mots justes sur l’état d’un monde qui ne me réjouit pas.
Mais en vieillissant, la transparence est là, transparence aux autres, à ceux qui n’ont pour autre horizon que leur nombril.
Cette majorité excitée, incapable de saisir le silence du monde, le chant de la nature, la douceur d’une connaissance humaine.
Sommes-nous complices de fait ? Sûrement, car par lassitude ou exaspération, peut-être avons-nous renoncé.
Car comme vous, je suis dans : « un cirque d’émotions. C’est pas toujours de tout repos. Je passe du délice à l’horreur et ce, sans transitions. »
Je crois que l’on chemine dans la vie depuis un temps certain, on se déleste de ses pelures d’oignon et que notre chair est à vif.
Et, si souvent je me sens balloter par le quotidien qui veut m’imposer un rythme qui n’est pas le mien, je lutte à contre-courant, pour vivre tous ces petits plaisirs qui s’offrent à ceux qui veulent bien les saisir.
La vie est pleine de Spams mais si seulement il pouvait avoir votre richesse.
Le monde, pour moi, est comme un : repas froid ou chaud, mais surtout pas tiède.
Alors Alain, continuez à être cette âme en peine puisque vos mots nous transmettent la joie : « mot auquel il faudra penser » comme le disait Philippe Jaccotet qui vient de nous quitter.
Il a dédié ce poème à Henri Purcell :
« Tu es assis
devant le métier haut dressé de cette harpe.
Même invisible, je l’ai reconnu
Tisserand des ruisseaux surnaturels. »
A mon tour de vous le dédier, car il vous sied à merveille.
Amitiés littéraires, cher Alain, et j’espère qu’en me lisant, vous ne direz pas :
« Mais écoute-moi bien, grosse poufiasse mal embouchée, tu n’as donc pas compris que non seulement je n’ai pas choisi à qui je confiais… »
Je termine cet écrit au soleil de mon jardin, bercée par le chant des oiseaux et je savoure.
© Chantal Lafon
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !