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En complément des rubriques habituelles (cahier de création, images, essais et documents, traductions), ce numéro de la revue s'articule autour de deux thèmes :
1. Le décor de la vie. Le mot de décor est pris en un sens très simple, essentiellement latin, du reste : ce qui convient à la vie, ce qui en signifie la dignité, et qui, en retour, donne forme à la vie. En d'autres termes, c'est tout ce qui nous entoure, avec quoi et en quoi nous vivons ; qui, du coup, nous désigne, et pour ainsi dire nous prononce en énonçant les choix que nous avons faits.
Comment inventer la convenance, et entre quels termes ? Le sujet est vaste, assurément. Il est lié à ce que la revue elle-même interroge depuis longtemps, mettons l'allure de la vie, et dont elle voudrait être une traduction dans son ordre propre. Ce sujet est, pour l'heure, réduit à deux questions, posées dans le souvenir du mot de José Ortega y Gasset : Vivre n'est au fond qu'être en commerce avec le monde. L'aspect général que celui-ci nous présente sera l'aspect général de notre vie.
- celle de la ville (des extérieurs) ; en somme, pourquoi tant de laideur ?
Qu'est-ce que les villes, dans leurs réussite parfois, et dans leurs impasses, révèlent de « l'aspect de notre vie » ?
- celle des intérieurs, qui peut s'envisager de différentes manières, le décor étant précisément ce diaphragme entre l'intérieur et l'extérieur (la vie et ses formes, « nous-mêmes » et ce que nous faisons, etc.) :
1. au sens le plus « décoratif » du terme : on est parfois surpris de la pauvreté (en expérience, en sensibilité, en suggestion de pensée) des intérieurs, c'est-à-dire ici des lieux où les gens vivent privément.
2. au sens (d'abord stoïcien) du for intime : quelle influence reçoit-il de ce « décor », et que sait-il créer en lui ? Par exemple, qu'est-ce qui pénètre dans cet intérieur (pensées, sons, images, aliments), et de quoi accepte-til d'être fait ? Ou encore, de façon très concrète - autre exemple -, que signifie que la première relation qu'un nombre considérable d'individus entretient avec le lever du jour et la vie consciente soit celle de l'absorption quotidienne de l'étrange brouet qu'on nomme information, quand d'autres époques envisageaient tout autrement cette relation inchoative au monde ? Qu'est-ce que l'émiettement et l'extériorité comme principes d'intériorité ?
2. Notes sur Venise (II). Deuxième volet de la réflexion sur une ville, un milieu (la lagune) et les problèmes actuels qui leur sont posés. Ces Notes, qui entendent ne rien reprendre de la douteuse « mythologie vénitienne », ne sont évidemment pas sans parenté avec le premier thème, Le décor de la vie. Elles comprennent notamment des textes de Cesare Brandi (le grand historien d'art disparu en 1988), de Franco Mancuso et de Sergio Pascolo, architectes et urbanistes vénitiens.
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