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Comment un petit coin de Galice, aux confins de l'Europe, a-t-il pu entrer dans le cercle fermé des grands pèlerinages chrétiens ? Avec Jérusalem et Rome, Compostelle devient au Moyen âge le troisième pèlerinage majeur de la chrétienté. Comme Rome, Compostelle est un siège apostolique. Si Rome abrite les reliques de l'apôtre Pierre, Compostelle, dans la crypte de sa cathédrale, abrite ceux de l'apôtre Jacques, fils de Zébédée et frère de Jean l'évangéliste.
L'entregent et l'habileté des rédacteurs du Codex Calixtinus, texte fondateur, offre une autre clé. Du reste très utile car la projet compostellan est mal reçu à Rome. Pour les Romains, L'Espagne n'a pas été évangélisée par saint Jacques et le corps de ce dernier, martyrisé à Jérusalem vers 44, ne repose pas en Galice. Et pourtant, l'Europe chrétienne marche vers Compostelle au point que le terme "pèlerin" s'applique à ceux qui réalisent "le saint voyage" .
Au fil des siècles, malgré les guerres de Religion et les épidémies, le succès ne se dément pas du moins lorsqu'une accalmie se présente. Le déclin du XVIIIe siècle n'est qu'une péripétie. Le pèlerinage redémarre sous l'impulsion des papes Léon XIII puis Jean-Paul II. Enfin, il ne faudrait pas l'oublier : Compostelle reste un pèlerinage singulier. Tout à la fois aventure individuelle et intérieure, engendrant au rythme de la marche de nouvelles relations, à la nature, au temps et aux autres.
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