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« Pour la pensée, pour l'éducation, pour l'industrie, la devise des gouvernements doit être laissez faire et laissez passer »: cette sentence finale du Commentaire sur l'ouvrage de Filangieri résume on ne peut mieux l'esprit de radicalité libérale qui en imprègne tout le propos.Paru en 1822-24 et curieusement jamais republié depuis en France, ce texte fondamental et néanmoins trop méconnu de Benjamin Constant prend prétexte d'une lecture critique du livre du juriste italien Gaëtano Filangieri, La Science de la législation (1780), pour procéder, comme l'a pertinemment noté l'un de ses meilleurs biographes, à « l'exposé le plus hardi et le plus complet de sa doctrine », au sujet de l'économie, de la justice sociale, du droit pénal, de l'esclavage, de l'éducation ou de la religion.La force et la remarquable originalité de ses développements théoriques pointant de manière prémonitoire les dangers d'une montée croissante du « despotisme législatif » font de ce Commentaire un ouvrage majeur de Constant, indispensable à la meilleure connaissance - non édulcorée - d'une pensée dont la place éminente dans l'histoire des idées ne cesse de se confirmer.
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